Palais des ducs de Bourgogne
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Palais des ducs de Bourgogne

Des murailles fortes, un palais imposant et tortueux, des clochers et beffrois innombrables... De très loin le voyageur devine que la Cité de Dijon est le siège d'un puissant et riche duché.
 
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 Allégeances à la Duchesse Ingeburge

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Ingeburge
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Ingeburge


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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyDim 23 Aoû - 2:20

Ingeburge avait peur. Elle ne pouvait dire pourquoi, mais elle avait peur. Les mots prononcés par Vaxilart, son regard, jusqu'à cette goutte de sueur dégoulinant de la racine de ses cheveux ne disaient rien qui vaille.

Et le serment d'allégeance la conforta dans ses craintes. Elle s'entendit ainsi qualifiée de reine des femmes fatales et présentée comme ayant une grande sagesse. Ma foi... pourquoi pas. La proposition d'intégrer sa garde lui fit hausser un petit sourcil perplexe et finalement la conclusion des promesses du vicomte la laissèrent songeuse. Penthièvre... Pourquoi ce nom la renvoyait-il toujours à des sentiments mitigés? Sûrement parce que celui qu'elle connaissait au-delà des rumeurs et e la réputation provoquait toujours en elle cette réaction épidermique.

Elle chassa le visage de son pénitent de ses pensées, se concentrant sur celui qui l'avait précédé sur le trône ducal et elle répondit :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, Monseigneur Vaxilart, et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

Toujours un peu craintive mais n'en laissant rien paraître, elle conclut son engagement en prenant Vaxilart dans ses bras, scellant ainsi l'échange effectué. Elle ne s'attarda pas du reste, redoutant un commentaire qui sur son parfum, qui sur sa douceur et se tourna aussitôt vers ses gardes.
Elle remit donc ses deux présents :

— Que cette gerbe des blés mêlés de Saint Fargeau et d'Auxonne soit le symbole visible du lien vous rattachant à la Bourgogne et que le Très-Haut vous accorde toujours de le voir prospérer en ces terres dont vous êtes le seigneur.
Recevez également ce drageoir rempli de mille douceurs.


Puis, n'ayant pas oublié la remarque du Joinvillois à propos de son vicomté, elle s'adressa à Nebisa :
— Votre Grandeur, je suppose que vous avez patente à remettre à Monseigneur Vaxilart à propos de son fief de Saint Fargeau.
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Olivier1er
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyDim 23 Aoû - 2:59

Diantre épouser une Penthievre...Il est amoureux de la Duchesse Ingeburge le Vicomte ? se dit Sermages interloqué par la derniere phrase du Vicomte.

Les Penthievres n'ont jamais été la tasse de Thé du Vicomte...cela il le savait bien.
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Angelyque
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyDim 23 Aoû - 23:10

Angelique était abasourdie, elle continua de potiner à voix basse avec la Princesse afin de ne pas troubler la cérémonie.

Une lettre à votre pure Lorelei? le gredin!!! Je comprends pourquoi il me trouve naïve à présent!! quand je pense que j'étais prête à envoyer mon époux passer quelques soirées chez lui afin qu'ils puissent travailler ensemble sur le remaniement du codex!!! Stam n'arrêtait pas de me vanter les vertus de cet homme!! l'animal!!!

il cache bien son jeu en tout cas!! au moins avec Theognis c'est clair, au fond de ses yeux de renard on y lit la luxure!! mais lui....qui aurait pensé ça ...j'avais bien entendu quelques rumeurs à son sujet mais je n'y avais pas fait grand cas...étant moi-même la cible régulière des ragots tous aussi farfelus les uns que les autres...


Elle ouvrit de grands yeux

Ohhh vous entendez ce qu'il dit? à présent, il se propose d'intégrer la garde rapprochée de son éminence!! et dire que je l'imaginais il y a quelques instants en petite tenue!! aurais je des dons de divination?

La Baronne s'éventa avec force, tendant l'oreille à ce qui allait suivre, elle qui d'habitude detestait cancaner, était captivée par tout ce qu'elle apprenait
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Armoria
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyDim 23 Aoû - 23:38

Jouant d'un doigt distrait avec son célébrissime canard - au moins aussi célèbre que les doux globes de chair qui lui servaient de piédestal - elle ne fit aucun effort pour retenir un petit sourire.

Que voulez-vous, Baronne, un homme est un homme, et la sagesse qui rend les braies étroites finit toujours par monter à la tête, c'est connu : se compresser de la sorte une partie du corps est fort malsain... Il lui faut une épouse, voilà tout.
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Angelyque
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyDim 23 Aoû - 23:57

Levant un sourcil, elle lui demanda d'un ton insouciant

Vous avez sans doute raison...avez-vous déjà une petite idée sur l'épouse idéale qui pourrait lui convenir?

Angélique chercha quelques secondes puis dit sans réfléchir

Quoique...je me demande si...hum....organiser un repas avec la Duchesse de Nevers en les mettant côte à côte...oeuvrer pour qu'ils se rencontrent au détour de quelques chemins...cela ferait d'une pierre deux coups...nul doute que cela la rendrait moins...sauvage...
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Vaxilart
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyLun 24 Aoû - 5:19

Les réactions de la duchesse, comme un gun à clou qui fonctionne bien, le transperçaient de bord en bord. Le Vicomte n’était point si dupe, et même s’il ne savait que choisir ses mots avec extrême maladresse, il s’entendait et pouvait même réinterpréter ses propres paroles au froid de son esprit. Sur ce cas, il devait s’avouer avoir fait patate, et il ne faisait plus aucun doute pour lui que le sens qu’il désirait donner à ses paroles eut été mal saisi… Les couinements de la salle, bien qu’il lui fut impossible d’y déceler le propos, ne pouvait (à tord peut-être) que le confirmer dans cette hypothèse. Bien que son instinct lui criait de virer de bord, et laisser l’affaire en suspend, le Vicomte ne su s’y résoudre et pris à nouveau la parole, espérant recoudre les pots cassés… Pourvu que son aiguille soit solide… Et son verbe mieux choisit.

-Duchesse, heu… Avant de vous laisser, veuillez m’excuser pour mes paroles chancelantes et ce qu’elles auraient pu vous laisser croire. Les mots ont de tout temps été les chaines de mon esprit, et trop souvent ceux-ci me manquent afin d’exprimer les sentiments qui hantent mon cœur. Si ce monde a un explicateur, il dut être enfant mort-né. Je ne le suis, ni le serai, je vis peut-être à jamais condamné d’une langue qui n’est point la mienne, mes racines étant trop mêlés d’origines et de cultures drastiquement différentes pour faire mien cet héritage français. Je me dis souvent mitigé, mais réellement, je ne suis que métissé.

En cela, j’espère pouvoir faciliter nos futurs échanges. Et, la seule chose que je tenais à vous faire part ce soir était de mon admiration platonique envers vous. Sans doute vous rappelez vous de cette courte entrevue dans mon bureau lors de mon mandat où je vous fis confession de ce malaise inconnu qui m’étreignait chaque fois que je vous croisais. S’il est malaise, c’est que je crains parfois revoir en votre âme mes propres cicatrices … Je ne saurais les regarder dans la glace, ni les souffrir de nouveau… De vous voir encore debout et fière, voilà ce qui m’impressionne.
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verbam
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyLun 24 Aoû - 11:00

Verbam regardait la cérémonie tranquillement, comme d’habitude quelques faits venaient mettre un peu de sauce Bourguignonne a l’affaire.
C’est donc par quelques froncements de sourcils, moue plus ou moins accentués et autres grimaces que l’on pouvait apprécier les réactions du vicomte.
Après les soucis linguistique de Theognis, voilà que contre toute attente le vicomte presque bi duc Vaxilart lui avait des problèmes de cœur, ces affaires là étant généralement assez longue a régler, cela ne présagé rien de bon pour la longueur de la cérémonie.
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nebisa
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyLun 24 Aoû - 18:39

Epouser un Penthiévre ? Quelle idée saugrenue... La Malemort, aux époux, préfére les amants, encore que concernant les Penthiévres, le premier n'avait guére duré et le second l'avait contrainte par la force, un épisode caché dont elle n'avait encore jamais trouvé la force de s'en ouvrir à quiconque, une nécrose abyssale la rongeant de l'intérieur, comme si, à force de la taire, l'offense pouvait disparaitre... Mais c'était là un autre sujet...

Son attention revenue à la cérémonie, alors même que le presqu'officiellement Duc concluait, prise d'une pointe de malice, la Malemort se saisit du contreseing héraldique et s'avance pour en donner lecture... sur ses lévres carmines, le sourrire esquissé, annonciateur d'un tour à sa façon...


Citation :
Nous, Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Maréchal d'Armes Royal en charge du Duché de Bourgogne, en l'absence du Roy d'Armes et avec la jouissance de son blanc seing validons et contresignons la procédure suivante:

Nous accédons à la demande de Messire Vaxilart quant à son fief dit de retraite.

Que suite à son second régne sur les terres de Bourgogne, Messire Vaxilart voit son fief de Saint Fargeau, élevé en Duché.

Qu'il portera "Azur à la croix d'argent chargé d'un étai d'or accosté de deux ombres de soleil de sable", soit après dessin :


    Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 Saint-12 Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 Saint-13


Qu'afin que nul ne puisse contester la vigueur et l'autorité de la présente, apposons notre scel,

Fait le cinquiéme de l'an d'Horace MCDLVII en la chapelle de Saint Antoine le Petit.
Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 Sss10

Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 Neb_ve10

Afin de concrétiser l'échange de voeux... je propose que l'antique baiser vassalique vienne clore si beau serment...

Aprés tout, le Duc quasi officiellement Ducherisé, avait, en quelques minutes, avoué une chasteté effrayante, proposé une prestation dont la luxure défriserait la plus dévote des brebis du troupeau d'Aristote, pour en suite se vouer au célibat si la Duchesse de Bourgogne, qui était assez gradée dans la hiérarchie romaine d'aprés ce qu'en avait compris aprés coup la Malemort... cela méritait bien une petite récompense ça...
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_Max
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyLun 24 Aoû - 20:22

Tapi dans l'ombre, toujours, le Comte observait les scènes pour le moins insolites qu'il lui était données d'apprécier en l'endroit... Étaient-ce les vagues caquètements des Dames présentes qui bruissaient telles les feuilles d'un vieux chêne au gré du vent, ou bien les gestes équivoques qu'affirmaient sans craintes les différents protagonistes de l'assemblée, telle l'inclinaison appuyée de l'officiante en titre face au benêt, qui, pour ne point contraster avec la cupidité dont il aimait fréquemment faire la preuve, ne semblait pas en mener bien large... l'acte en devenait inéluctablement burlesque. La Duchesse, quant à elle, îlot émergeant d'une mer d'huile, restait de marbre tout en s'appliquant les règles de la bienséance prévues en pareille occasion, comme à son habitude, du reste.
Ce n'est qu'une fois le Baron reconduit parmi la foule qu'elle consentit à élargir l'optique perspective à laquelle elle s'astreignait jusqu'alors... Un temps, même, Mazière se crut démasqué en sa position pourtant occulte. La grimace qu'elle afficha par suite ne put que renforcer ses doutes... Dieu, qu'elle avait l'œil perçant !

N'accomplissant plus, dès cet instant, le moindre mouvement afin de maintenir sur sa présence un semblant de discrétion, l'Impérial se contenta de vider l'une ou l'autre coupe d'un savoureux Bourgogne que des valets de cérémonie eurent la riche idée de lui porter au fil des événements.
Vint bientôt un étrange et très vite exubérant Sieur, au discours que l'ont aurait pu croire fort scabreux s'il n'affichait un tel air niais en le déclamant, et en tâchant de l'excuser par après. Il fallait croire que pour la démonstration de la noblesse bourguignonne qu'il avait décidé d'accorder au Comtois en cette soirée, le Très-Haut ne se réclamait guère flatteur. N'y avait-il que sur les champs de bataille, et plus récemment en son trône suprême, que cette vaste province pouvait afficher ses plus admirables fleurons?
Approfondissant son examen de l'allure cardinalice qui se tenait à son opposé de la pièce, plutôt que de prêter quelque attention que ce fut pour le verbiage dudit Vicomte ne modelant sa construction que sur des éléments coulant par trop de source tels que l'attrait manifeste des femmes sises en l'estrade.
Et pourtant, d'une manière des plus soudaines, son attention - un tantinet gondolée par la boisson - se révéla interceptée toute entière par la nouvelle prise de parole du Maréchal d'Armes... Si bien que de sa main dextre, maintenue jusque là à hauteur de ceinture, il se prit à crisper le pommeau de la dague d'apparat qui s'y trouvait attelé... De cette étreinte maladive, un léger crissement pourtant clairement audible dans ses aigus se fit retentir en la salle, tandis que le regard de Mazière s'assombrit encore...
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Ingeburge
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyLun 24 Aoû - 21:00

Ingeburge voyait des choses bizarres...
... Un vicomte en sueur, une princesse et une baronne cancanant, un héraut au sourire diabolique.

Elle entendait également des mots non moins étranges...
... Admiration platonique, malaise et étreinte, baiser vassalique.

Non, non, cela ne se pouvait, elle devait certainement rêver, cela ne pouvait être réel. Mais il s'agissait là d'un mauvais rêve, d'un cauchemar, d'une farce au goût douteux. Et elle ne se souvenait pas avoir abusé de décoction à l'écorce de saule, non, cela, elle le laissait à Chlodwig, sa décadente âme damnée. Elle était parfaitement consciente à défaut d'être toujours lucide et ce qu'elle voyait et entendait composaient donc une réalité qu'elle ne pouvait envisager sans effroi. Elle qui faisait déjà des efforts pour l'accolade vassalique et qui n'acceptait le baise-main car il était l'expression du respect dû à son rang. Certes, elle avait pris Asdru et Theo dans ses bras avec plus de spontanéité que d'autres, mais il s'agissait là d'amis, le Duc d'Amboise, c'était la famille, Montereau, un homme avec qui elle riait bien volontiers. Mais cette répugnance du contact, elle l'avait avec tous, hommes ou femmes et même enfants.
Alors, poser un baiser sur les lèvres d'un homme était au-dessus de ses forces et même si elle l'avait envisagé avec Theo pour combler d'aise les commères, elle avait su, au moment même où elle y pensait qu'elle ne le ferait pas.

Un bruit assourdi lui parvint et la tira de ses pensées. Elle regarda Nebisa quelques secondes, songeuse et un sourire éclatant éclaira son visage tandis qu'elle demandait :

— Oh, vous proposez donc que je l'embrasse?

On ne fuit pas son devoir conjugal durant des mois et les hommages masculins non sans un peu de maîtrise et de répartie, et cette expérience de haute volée dans la feinte fut donc mise à profit.
La Duchesse de Bourgogne regarda à nouveau Vaxilart puis s'approcha de lui en s'exclamant, quelque peu théâtrale :

— Dans mes bras, Votre Grâce, dans mes bras!
Et elle étreignit donc le duc flambant neuf, le serra simplement dans ses bras, l'embrassa donc littéralement mais mit dans cette embrassade purement platonique et sans le moindre contact labial une conviction laissant croire qu'elle donnait le change. Elle agrémenta même le câlin protocolaire d'une petite tape dans le dos avant de s'éloigner du Joinvillois qu'elle invita à prendre place parmi ses pairs.

La Prinzessin, satisfaite, reprit place sur le trône ducal et déclara à la Malemort, son visage redevenu indifférent :

— Effectivement, le héraut propose mais, le suzerain dispose.

Au Baron de Luzy, maintenant, il devait avoir eu le temps de reprendre pied :
— Colonel Migisti? Si vous êtes remis, veuillez avancer je vous prie.
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Migisti
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 4:26

Alors que sourdait en Migisti un transport de félicité, véhément à s’en pâmer, ses traits galbés accentuaient l’admiration liliale teignant son visage séraphique: le Duc Vaxilart s’imposait tel l’insigne cicérone des privautés - élucidant ses fantaisies abstruses, il imprégnait théâtralement son impromptu auditorium d’apprêts amènes puis éployait un atticisme ô combien suave. Hélas, les courtoisies immaculées du céladon énamouré souffrirent des frimas opprimant la perspicuïté de ces esprits caligineux ; aussi émaillèrent-elles le sol marmoréen, bruies voire dilacérées. Affleurant à la surface de ses affres le Baron exécuta quelques prestes gambades et, subséquemment, énonça son allégeance non sans diligence:

Duchesse Ingeburge,

Tributaire de votre coruscante bénignité comme de votre tutélaire égide, je vous témoigne conséquemment ma dilection éthérée envers chaque âme bourguignonne: soyez assurée qu’une probité immarcescible me consumera, que mon acuité spirituelle éclairera tout conseil sollicité et, enfin, qu’une consubstantielle prodigalité pécuniaire m’assaillira dès lors que la Trésorerie affichera un teint hâve. Que sélénien sois fait si je me dévoie…
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 6:44

Le nouveau Duc se retira calmement, sans un mot de plus qu’un nouveau « merci » à l’égard de la duchesse qui eut l’égard de lui éviter le baiser. Acte qui n’aurait que contribuer d’avantage à la perversion de son discours. C’est la mine basse de n’avoir su trouver pour seule oreille à sa réelle intention celle d’un sourd qu’il tourna les talons.

Certes, le lieu aurait pu paraitre inopportun pour le genre de signe qu’il lançait, mais pourtant, c’était bien la meilleure place pour celui ne souhaitant éveiller les soupçons. L’excès de son discours, l’excès de sa personne même, ses paroles parfois confuses n’étaient que les véhicules de la détresse qu’il laissait paraitre subtilité par subtilité à qui était assez éveillé pour en saisir le sens symbolique à travers les signes qui hantaient la vie du Duc. Cette vision scénique à son entrée dans la salle n’était que l’œuvre que son esprit avait taillé dans le roc du pic de son âme. Il s’y voyait et c’était recracher sa personne que de décrire aux deux duchesses, qui étaient parmi celles sur lesquels il basait sa propre représentation, la scène que celles-ci offraient à leur âme. D’un côté, il y avait Ingeburge, celle qui ne semblait jusqu’à date n’avoir rien compris des paroles de leurs multiples discutions plus profondes que celles politiques. La dame à qui il s’évertuait de démontrer leur ressemblance (à moins que ce n’eut été que fantasme), ils étaient du même gabarit, il en était sûr. Et de l’autre, Nebisa. Leur histoire à eux deux remontait à bien loin, très loin, à l’époque ou l’hérésie pourrissait encore le cœur de la cynique, à l’époque où Vaxilart se qualifierait de jeune (pour lui la jeunesse, sa jeunesse, rimait avec le rêve. Il avait tout de même la début trentaine à l’époque de leur première rencontre). Cette dame avait créé en lui un doute insoupçonné, une envie du vice, de liberté. Quel ne fut pas sa surprise de la revoir, elle-même, au service du Roy, convertie, presque vertueuse. Lors de cette retrouvaille, il n’avait même pas été capable de la replacer… Inutile de dire que le choc fut grand et que ses fondements du plaisir vicieux s’effondrèrent en même temps. De fait, pour la première fois il se rendit compte que l’amour qu’il était encore capable d’éprouver, l’amour charnelle, n’en était plus au final depuis des lunes. Ce besoin ne s’élevait plus à autre chose qu’à la nécessité physique… Et d’hors son vide n’en fut que plus grand.

Prenant la route de foule indistincte et anonyme, le regard du Duc croisa celui de Migisti, pour ainsi dire son alter-ego. Ne fut-ce qu’un léger sourire en coin ou la profondeur du regard, mais Vaxilart n’eut pour seule impression que ce dernier saisissait une infime partie de sa personne. Si minime fusse sa compréhension de son âme entortillé, il pressentait que ce dernier lui disait vivement : « Je sais, je sais, toutes les blessures ne sont pas fait de fer et d’airain, certaines glissent sur ta peau goute après goute, elles sont insaisissable et éternelles, elles t’emporteront, un jour, un jour, mais pas tout de suite ». Intérieurement, il lui en fut fort reconnaissant.

Une fois hors de la scène, que les projecteurs sur sa personne furent éteint, il alla prendre la place adjacente à la Baronne Angelique, sa naïve préférée. « Heureux soit les faibles d’esprit » aurait pu être l’interprétation des faibles d’esprits. De fait, à qui le connaissait bien, ce genre de qualificatif signifiait bien plus que la définition même du terme. De ceux ayant saisie un peu de sa personne savait qu’aucun terme si vaillamment placé ne pouvait être interprété hors de sa mythologie personnelle. De la mythologie Vaxilartienne, une spiritualité construite autour de sa vie. Cette réaction n’était point narcissique, mais il est toujours plus simple de s’appréhender par le biais d’une fable.

Cette réflexion amena le Duc à penser que l’incompréhension de la Duchesse était peut-être dû à ces fixations qu’ont les gens. On entend ce que nous voulons bien entendre… N’attendait-elle de lui que des compliments? Sûrement pas. Ces compliments lui ayant été directement adressés, enchainé l’un après l’autre, confus et franchement hors-propos avaient dut trop attirer l’attention de la dame… Le sens réel en avait souffert, certainement. Oui, sans doute. Il en était sûr désormais… La prochaine fois, il devrait mieux préparer son plan…

Réflexion faite, le Duc tourna la tête vers sa baronne favorite, il la gratifia pour tout bonjour d’un sourire très peu convainquant. Le temps filait, et il n’arrivait qu’à le gaspiller…
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Angelyque
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 11:03

La Baronne vit arriver auprès d'elle le Duc Vaxilart, elle lui adressa un sourire étincelant

Mon cher ami, votre allégeance restera dans les annales....j'ai découvert une nouvelle facette de votre personnalité, que je ne soupçonnais point, je parlais de vous justement avec la Princesse, nous devrions festoyer plus souvent , voir du monde nous fera à tous le plus grand bien...mais par pitié, si d'aventure vous cherchiez un peintre ne traitez plus avec le peintre intalien que vous m'aviez présenté une fois....personne ne mérite d'être peint par ses soins...quoique....hum...si...quelques uns le mériteraient....

Angelique se tût quelques instants, concentrée sur l'allégeance du Baron de Luzy, elle murmura

Ah..il faut reconnaître qu'il est beau...son langage est en outre de plus en plus chatié...l'avantage est que tout le monde est supendu à ses lèvres lorsqu'il parle...
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ErikdeJosseliniere
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 18:11

Domaine de Corbigny, sombre forêt…


Quelques bouteilles, éparses et presque toutes vidées, autour du bien mauvais lit de camp qui servait de couche à Corbigny lorsque, comme de plus en plus régulièrement, il fuyait les rumeurs du monde au fin fond de sa forêt domaniale, à l’intérieur du petit pavillon de chasse qu’il avait fait, sommairement, aménager, sans charme ni apprêt –à peine l’eut-on distingué d’une simple masure de bucheron-, n’était l’enclos le jouxtant et où paissait un rude destrier taillé pour les longues courses à travers bois, ni quelconque autre décorum qu’un beau garde-chasse garni d’armes en parfait état –le seul vrai luxe de cette modeste tanière. Juste un peu au-delà des bouteilles couchées au hasard de leur court règne, quelques écuelles, vides elles aussi, n’étaient quelques restants patiemment rongés d’osselets de petit gibier autour desquels s’acharnaient deux ou trois grosses mouches vertes. Dans l’âtre, embrochée au-dessus d’un feu presque éteint, la carcasse d’un lièvre achevait de noircir, une marmite sans couvercle trônant juste à coté, laissant voleter les derniers espoirs d’une soupe presque asséchée. Dans l’un des sombres recoins de l’unique pièce perchait, hiératique et noble, un faucon pèlerin, chaperonné, encore jeune quoique déjà de forte taille, semblait attendre la fin des temps en silence.

Presque au centre du logis s’arcboutait une lourde table de chêne sans fioriture –de celles qui résistent aux siècles et aux modes- où s’empilaient vaisselles et parchemins dans une sorte de foutoir informe, un scel et un encrier renversé au milieu de l’ensemble, une lourde tête reposant lourdement, de coté, sur d’épais vélins éparpillés sans ordre ni logique… Corbigny dormait d’un sommeil hostile, comme surpris par les remugles d’un alcool en plein mitan de son insomnie passée. Les paupières cillant nerveusement sous l’effets de mauvais songes, ceux-ci l’emmenaient vers les rives sombres d’un cauchemar où s’entremêlaient hérétiques assassins au sourire maléfique, de sorcières rodomondes, folles de pouvoir et d'orgueil, de bruits de ferraille et crys de guerre, d'aboiements insupportables de chiens enragés, de babils pathétiques de nouveaux nés affamés. Sa main droite se resserra fortement sur la plume qu’elle maintenait encore, nerveusement, lorsque le rêve obsédant le fit pénétrer en une salle immense où, infime Gulliver dans un monde de géants, il se retrouvait en plein pays de Brobdingnag tel le plus minuscule des cirons au milieu d’une fête monstrueuse…

Au dehors, un chaud soleil d’été parvenait difficultueusement à percer de trop rares rayons les frondaisons proches, jusque vers le centre de la pièce, venant apporter une nébuleuse lueur à travers les fenestrons du pavillon, éparpillant de faibles feux sur les pierres précieuses de l’étoile d’Aristote, abandonnée par son possesseur sur l’angle droit de la table, unique moment de couleur et de pure lumière dans ce qui ressemblait plus à un bouge qu’à toute autre chose. Au pied de son maître, la tête négligemment posée sur ses cuisses, un dogue pignait nerveusement, inquiet, sans doute, de ne point voir son maitre s'éveiller.

Brutalement, comme rattrapé par ses chimères, Erik redressa le buste, l’œil encore tout embrumé de fatigue et de vapeurs éthylique, lâchant bruyamment :


Foutrecul ! Par la Semence du Couillard des Enfers ! Ces damnées allégeances !

Poursuivant son soliloque d’une voix lasse, l’autunois baissa d’un ton, comme s’il s’adressait à son chien surpris par le mouvement brusque de son maitre, le regard éploré tendu vers lui alors que le maitre prenait avec douceur cette tête entre des mains noircies par l’encre du calame abandonné en pleine dormition, tandis qu'au sol glissait cette lettre inachevée -à peine entamée, en réalité- qu'un oeil averti eut pu voir adressé à la Duchesse de Bourgogne. Mais seul le nom d'icelle semblait y figurer, ainsi, peut-être, qu'une entame, une manière de termes courtois s'achevant sur une énorme tache d'encre brune, rien de plus :

J’imagine que je dois bien cela à Son Eminence… Je me prétends son ami… Pourtant, je l’ai totalement abandonnée… Comme tout et tous… Tu t’en contrefiches, le chien… Heureux sois-tu de n’être qu’un chien… Heureux sois-tu… Je lui dois bien cela, tant et si peu à la fois… Toi, tu es heureux, fidèle animal !

Erik se releva tout aussi sèchement que précédemment, se dénuda totalement, se saisit d'un lourd carré de savon noir et, s’échappant un instant de la maisonnée, se baignant, sa crasse et lui, dans les marécages de l’étang qu’il avait fait aménager afin d’y attirer foulques macroule, cannes et cannetons et autres poules d’eau. L’instant, quoi que bref, lui fit le plus grand bien, se sentant prêt à affronter –ne fut-ce qu’une journée- ce monde qu’il fuyait de plus en plus, ces rumeurs d’hommes et de mensonges, de faux semblants et de trompeurs. S’en retournant auprès de l’âtre dans le même appareil, Erik déjeuna rapidement des restes de la soupe au vin et au lard épaissie par une trop longue cuisson, examina les vêtements fripés qui commençaient à sentir très légèrement la moisissure –le bâtiment était fort humide- et qu’il avait négligemment entreposé dès son arrivée dans le secret d’une antique malle, mais au moins étaient-ils propres et bien suffisamment apprêtés et solennels pour le raout auquel il avait obligation de se rendre. Il s’en vêtit, rapidement et sans gout, décida, après y avoir promené une main pensive, de ne point tailler sa barbe de dix jours, laissa juste ce qu’il fallait de nourriture et d’eau pour que ses deux fidèles bêtes puissent se sustenter, couru seller son lourd cheval qu'il monta avec une certaine prestance, malgré l'age avançant, pour filer d’une traite jusqu’au château où, il le savait bien, les allégeances devaient avoir commencé depuis un bon moment.

Il ne s’était point trompé : Il devrait dorénavant affubler Vaxilart d’un titre de duc et, il s’en était fallu d’un rien que les choses aillent plus vite qu’il ne pouvait l’espérer, Migisti devait recevoir dans un instant fiefs et titres. Il faudrait donc que le Pair attende un peu… Qu’il puisse enfin s’en retourner dans cet endroit secret où il pouvait s’abandonner à l’oubli des temps, chasser le connin, lancer son molosse sur les traces de quelque blaireau, connaître tous les secrets du « Moamin », en appliquer la sapience en peaufinant le dressage de son pèlerin, battre la campagne sans se soucier de rien… De rien ni de personne ! A peine quelques minutes passées en ville et déjà il ne songeait qu’à retrouver son ermitage, sa thébaïde… Reprendre le chemin de la solitude et du silence, au plus vite : La vraie vie était véritablement, indubitablement, définitivement ailleurs qu’en cet instant…


[i][MAJ pour quelques corrections et oublis - essentiellement le "début de lettre à Ingeburge", liés à un ordi récalcitrant sur ce forum^^ Je remercie ma mémoire vive, mais pas très... Seconde MAJ pour cause de slash inopportuns apparus comme par magie!!!]


Dernière édition par ErikdeJosseliniere le Mer 26 Aoû - 0:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 21:07

Ingeburge regarda Vaxilart s'éloigner, songeuse. Il lui faudrait reparler avec le duc, oui, il lui faudrait car de l'incompréhension pouvait naître le conflit et même si parfois, il l'agaçait prodigieusement, elle l'appréciait grandement. Et les gens francs étaient rares... bien trop rares.

L'arrivée de Migisti devant elle la tira de ses pensées et elle se mit à nouveau debout, prête à recevoir l'allégeance du colonel. Elle l'écouta un peu distraite, mais pas suffisamment néanmoins pour ne pas entendre ce qu'il dit.
Elle esquissa un pauvre sourire et répondit :

— Qu'il doux aux oreilles d'une exilée de s'entendre désignée comme une âme bourguignonne. Il est des morts qui valent bien davantage que les plus fabuleux trésors.
Et Dieu sait qu'elle en avait besoin la félonne qui se sentait toujours en Bourgogne comme une étrangère.

Puis, cessant de parler d'elle et sacrifiant de nouveau au protocole, elle déclara :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, baron et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

La promesse fut scellée par l'accolade vassalique à l'issue de laquelle elle ajouta, présentant le blé à Migisti :
— Ce blé fécond symbolise Luzy dont vous êtes le seigneur, je vous le remets en gage de ce lien qui vous unit à la Bourgogne. Que le Très-Haut vous accorde d'avoir toujours une terre prospère.
L'échange fut conclu par la remise du drageoir en marqueterie et l'invitation à rejoindre la salle.

Elle dit :

— J'appelle le sieur Verbam à me rejoindre.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMar 25 Aoû - 23:58

Elle regarda Vaxilart, levant un sourcil - il savait que rien ne lui échappait, et le redoutait, à en croire les bruits de couloirs colportés par les laquais. Toujours parlant à voix basse, elle ne le rata donc pas - d'autant qu'elle en faisait un jeu.

Allons, depuis que l'on est Duc, l'on compte ses sourires et les distribue avec parcimonie ? Alors justement que la Baronne et moi étions en train de parl...

Une autre arrivée : celle d'Erik. La lueur taquine destinée à Vaxilart s'éteignit rien qu'à voir cette barbe, cet air sombre sur un visage normalement avenant.

Veuillez m'excuser, fit-elle à ses compagnons avant de se diriger vers son com-Pair.

Le bonjour, mon ami.

La phrase était banale, mais les yeux cherchaient le regard d'Erik, tous instincts en alerte.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 1:05

Vaxilart, Migisti, Verbam désormais... Combien d'autres étaient passés ? Combien de temps faudrait-il encore être en représentation dans ce que les êtres nomment "le monde" ? Quelques mots s'échapèrent involontairement de sa lèvres :

Vanitas, vanitatum... Je ne suis moi-même que vanité...

Tandis qu'il laissait encore vagabonder ses pensées dans une sorte de demi-conscience, qu'il se voyait chevauchant par monts et par vaux, sans fin ni but, son dogue le précédant dans cette course folle, le faucon se laissant planer en un large vol concentrique autour de cet insaisissable trio, Armoria s'approchait de lui qu'il ne vit d'abord point, qu'il reconnu ensuite avec peine et qu'il entendit comme dans un souffle. Se ressaisissant avec le renfort d'un vague rictus supposé rendre un sourire amical à son vis à vis, le Pair chercha ses mots... Pour la première fois depuis des siècles, Erik cherchait ses mots, ne sachant que répondre à celle qui était tant son amie. Il fallait cependant répondre, n'était-ce que pour tacher de ne rien trop laisser paraitre de ces désirs lointains d'un ailleurs immédiat. Or, dès lors que ceux-ci se furent exhalés, le Duc s'en voulu jusqu'au plus profond de sa chair, il s'en maudit, même, sa voix ayant été plus froide qu'un pain de glace, plus dure qu'un éclat de granit, plus étrangère avec la Princesse que s'il s'était adressé à un poulet berrichon :

Vous êtes encore là ?

Le regard de Corbigny resta neutre comme il l'était depuis qu'il avait mis un pied dans la salle des allégeances, neutre et terne, presque comme mort, et seul un vague rosissement de ses joues envahies d'une barbe naissante laissait supposer qu'il s'en était aussitot voulu de cette insane réponse. Il songea brièvement qu'Armoria le connaissait trop bien pour ne pas s'en être aperçue. Il se le reprocha tout de même, quoi qu'incapable d'opter pour une voix plus chaleureuse. Il poursuivit donc de quelque peu, ne serait-ce que pour éviter les questionnements, ne pas trop donner prise aux arguties ni aux inquiétudes, ne point la laisser totalement au bord de ce chemin qu'il s'apprêtait à prendre, seul :

Pardonnez... Vous m'avez surprise en pleine observation de cet... Aéropage... Le bonjour, Altesse...

Même ce mot sacré d'amie ne parvenait pas plus au fil de son esprit lassé et turpide, ne pouvant ainsi que lui donner de l'étiquette... Sans vraiment savoir pourquoi, Erik continua de la même voix cassée et revenue de tout :

Figurez-vous que je suis parti précipitemment sans mon Etoile... Je... Vous comprenez... Je me sens comme au premier jour des mondes, sans cette précieuse... Enfin... Cette Marque Sainte de notre Eglise que je mérite pourtant si mal...

D'un vague signe du chef en direction d'Ingeburge vers laquelle s'avançait Verbam le Fourbe, il acheva son quasi monologue par une question sans passion ni intérêt autre que purement pratique, tout en désignant le Vicomte assassin d'un doigt molasson :

Il y en a encore beaucoup après... Le machin, là ?

Instinctivement, cette même main chercha le soutien de l'Etoile absente au niveau de son coeur -là où il la portait toujours sur lui, au plus près de la peau-, ses yeux se plongeant comme un damné en pleine noyade dans les abîmes vert émeraude de la Dame de Mortain, sans y trouver nul secours... Reprendre la route de son fief, et s'y enfouir.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 11:54

Verbam s’avança a l’appel de son nom, s’inclina pour saluer la duchesse et la comtesse de Ségur, puis a son tour fit son serment.


Moi Verbam, vicomte de Chamilly, renouvelle au duché de Bourgogne mon allégeance, en promettant a sa légitime Duchesse Ingeburge, fidélité, aide et conseils.
Que la pire des morts me soit accordée si je trahissais ce serment.

Que le très haut vous guide et vous protége pour le bien de la Bourgogne.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 13:44

Elles avaient fait une longue route afin de pouvoir être présentes en Bourgogne. L'enfant et la femme étaient accompagnés de suffisamment d'hommes d'armes pour assurer leur protection, d'une camériste et d'un jeune homme aux cheveux de feu qui ne quittait que rarement sa Maitresse. Ainsi, au terme de plusieurs jours de voyage dans le confort non négligeable d'un coche douillet, la Blanche Dame et l'Enfant étaient arrivées. Elles avaient logé dans une auberge, la Comtessa ne désirant montrer à la petite ses terres qu'une fois la coutume et le devoir respectés.

Ainsi, en ce jour d'allégeance, point de lettre cachetée, point de Cristòl de Siarr non plus, mais deux silhouettes discrètes qui entrèrent dans la salle où se tiendrait le renouvellement des serments et gagnèrent la place qui serait leur tout au long de la cérémonie. Elles avaient salué l'assemblée comme il se doit, bien évidemment, mais s'étaient vite fait oublier.

L'une de ces silhouettes, fantôme vivant, était tout de blanc vêtu selon l'ancienne mode : une cotte de soie sauvage aux tons de nacre ceinte d'un galon d'argent qui rehaussait les courbes pleines débordant de féminité de la Comtesse. Vénus d'un ancien temps, elle affichait une vie déparant avec le deuil qu'elle arborait tant dans sa vesture que sur ses traits las. Ses cheveux connus pour être de feu étaient cachés d'un voile de soie virginal et retenu par une simple couronne d'orfèvrerie finement ouvragée. Ils avaient repoussé depuis, mais elle gardait cette manie, cette habitude de la cacher en bien des lieux. Après tout, elle Lui avait fait don de son rouge. Il y avait une Éternité maintenant, puisqu'enfin l'Enfant avait atteint l'âge de raison.

Avant d'arriver, Paula avait expliqué à l'Enfant ce qui se tiendrait en ces lieux. Mais elle avait également ponctué la Cérémonie de murmures discrets pour répondre aux questions de l'Enfant. Ainsi donc, l'une de l'émeraude parant les forêts Gevaudanaises, l'autre se faisant manteau neigeux et douillet de l'Aubrac ou de la Margeride, elles avaient assisté main dans la main au déroulement de la Cérémonie. Elles attendaient Le moment où elles seraient appelées, Paula constatant dans le même temps les différences entre les Allégeances Bourguignonnes et celles Languedociennes...
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 14:13

Les paysages de Bourgogne…
C’était le premier vrai voyage de la petite Volpilhat ; du moins le premier dont sa mémoire allait pouvoir garder des souvenirs intacts. Et Dieu merci ! Chaque vallon embrassé du regard, chaque arbre découvert, chaque brin d’herbe si différent de ceux qui peuplent les plaines séchées du Languedoc en plein été, chaque odeur, elle voudrait s’en souvenir. Etrangement l’enfant aimait bien cette terre, elle qui pourtant semblée vouée à aimer envers et contre tout le Languedoc… Peut-être était-ce du tout simplement au fait que ce périple était cher au cœur de l’enfant. En effet il était l’occasion de pouvoir se trouver SEULE avec celle qu’elle appelait « tante Paula » mais qu’elle considérait comme sa mère. Aussi loin que ses souvenirs pouvaient aller l’image de Paula Esteva était présente, douce et rassurante, mais le problème, c’est qu’en plus de l’image de cette « tante » chérie se trouvait aussi l’image des enfants de cette dernière. Oh, Jehanne les aimait. Tous. Ils étaient aussi bien des frères et sœurs de cœur que de joyeux camarades de jeux avec qui elle avait fait crier plus d’une fois les caméristes du Gévaudan… Mais ils étaient ses enfants. Parfois, le regard émeraude de la petite Jehanne se posait avec un détachement du à une certaine mélancolie sur la famille d’Alanha : ils partageaient le même sang, les mêmes traits et pourtant elle qui n’avait ni le même sang ni les mêmes traits prenait aussi un peu de leur mère… Et la petite Jehanne qui approchait de l’âge ou l’on quitte l’enfance pour prendre un peu plus de plomb dans la cervelle mais surtout, le chemin qui ferrait d’elle une digne héritière de ses augustes ancêtres, avait d’autant plus besoin de sa tante…. La tête pâle de l’enfant se tourna vers sa tante et un sourire doux se dessina sur son visage laissant apparaître une dentition à priori normale, à défaut de ces deux dents de devant légèrement écartées : les dents du bonheur…

Ainsi s’était déroulé le voyage, la Comtesse et la fille de la Fleur d’Oc coincées pour le plus grand bonheur de cette dernière dans l’étroitesse d’un coche. Elles avaient parlé, rit, Paula avait répondu aux questions bien trop nombreuses de l’enfant ( Pourquoi est-ce plus vert que chez nous ? Qu’allons-nous faire ? Malpertius… irais-je un jour ? ) et surtout elles avaient parlé de la grande affaire qui les attendrait à leur retour chez elles : le baptème de la petite Jehanne… Voila maintenant de nombreux mois, voir des années qu’elle s’y préparait prenant ça très très au sérieux. Peut-être même trop… Si jeune, l’enfant donnait déjà une place conséquente à la religion priant avec application et pensait même, alors seulement âgée de sept années, à donner de sa personne pour la gloire du Seigneur. Il semblerait que la fille de la Fleur d’Oc, même si elle ne conservait aucun souvenir de sa mère, était bien plus liée à elle qu’elle ne le pensait… Et le temps passa, bien trop rapidement. La petite troupe loga dans une auberge -ce qui fut pour l'enfant une graaande expérience - puis, pris le chemin des allégeances...

La première cérémonie d'allégeances à laquelle assistait Jehanne Elissa... Et quel choc !
Les yeux verts de l'enfants semblaient vouloir s'emparer de tout ce qui était à leur disposition, avide et impréssionnée, elle regardait tout ce monde, toutes ces dames, tous ces hommes, toutes ses couleurs, sentait ces odeurs d'huiles parfumées dont s'aspargeaient les femmes d'ici, tentait de percevoir le moindre murmure et de graver en sa mémoire chaque discours. C'était beau. Oh, non pas que le Languedoc ne soit pas beau attention, le Languedoc est superbe, ensolleillé, les gens ont l'air heureux, les accents font chanter les conversations et l'Oc donne une profondeur différente à chaque phrase. En Languedoc tout est beau oui, les gens sont bons et savent aussi se vêtir de leurs plus belles parrures pour les cérémonies offcielles, même Maria, une des caméristes de la famille est belle quand elle donne à Jehanne Elissa une magnifique vue sur ses gencives lorsqu'elle souri. Mais ce n'est pas ce genre de beauté. Surtout pas le genre de beauté de la dame qui se tient sur un trône, en bout de salle, celle devant qui tout le monde semble se presser d'aller voir... C'était donc eux, " les Français " dont elle entendait parler? Ca ressemblait donc à ça? La petite main fragile de l'enfant file s'emparer de la main rassurante de sa tante. Et dans un murmure, montrant la dame au fond du menton, elle s'adresse à elle.


" - Tante Paula, est-ce elle la Duchesse... Mince. Comment dire? Dents du bonheur qui s'attaquent à sa lèvre inférieure. Pieuse ? "

L'enfant aurait voulu savoir tous les noms, tous les titres, toutes les fonctions des personnes présentes. En cet instant elle se sent atrocement petite et surtout, atrocement ignare. Ce monde elle n'en connaît rien et pourtant, elle a bien compris qu'un jour elle sera là parmi eux, ils seront ses pairs et elle devra les affronter, mais sans la main rassurante de sa tante. Elle les voit parler entre eux, certains murmurent... Se disent-ils des secrets ? Font-ils un complot comme elle et ses "frères et soeurs" lorsqu'ils prévoient une razzia dans les cuisines du Gévaudan? Ou alors parlent-ils de Dieu? Ou critiquent-ils les personnes présentes? Intimidation en ce jour ou la fille de la Fleur d'Oc découvre le monde et l'étendue de ses mystères...
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 14:35

Pfiou, envolé le colonel sans qu'elle sut bien comment, vint le tour d'un des anciens ducs de Bourgogne. Dieu que le contraste était grand. Là où Vaxilart avait été volubile et inspiré — même si évidemment cette inspiration l'avait quelque peu effrayée — Verbam était court et banal. Ce n'était là que la deuxième allégeance du vicomte... un tel manque d'enthousiasme forçait l'attention.

Et c'est donc tout aussi débordante de joie que la Duchesse de Bourgogne répliqua, glaciale :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, monsieur et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

Elle marqua à peine l'accolade vassalique mais put envisager un instant la scène qui s'offrait à sa vue dans la salle : un Théo goguenard, un Tri-Duc pair-du et une princesse devisant, un ancien Franc-Comte à la mine orageuse et une blanche apparition donnant la main à une enfant.
Ayant accompli la corvée, elle se redressa, mettant dans les mains de Verbam, non lui refourguant plutôt, gerbe de blé et coffret :

— Ces brins de blé symbolisent Chamilly dont vous êtes le seigneur, puisse le Très-Haut dans Son infinie magnanimité vous accorder de gérer ces terres avec bon sens et à propos. Et vous trouverez dans ce drageoir nombre de douceurs soignant et haleine et semence.
Je vous en prie, monsieur, vous pouvez regagner votre siège.


Un peu de lassitude se faisait sentir, elle ne savait combien de nobles étaient déjà passés devant elle mais elle avait faim et soif. Manger, elle ne le pourrait mais se désaltérer ne lui serait pas refuser. A ses hommes, elle murmura simplement :
— Un bicchiere di acqua di fragole, per favore.
Alessandro s'exécuta immédiatement et lui rapporta un hanap mais également une lettre qu'il avait interceptée des mains d'un messager. Elle décacheta immédiatement le pli et vit qu'il ne s'agissait rien de plus qu'une allégeance épistolaire... pour la fin, donc. Mais elle ne put s'empêcher d'être déçue car le courrier venait du Duc de Beaujeu qu'elle avait espéré enfin rencontrer, elle avait si souvent entendu parler de celui que l'on désignait comme le beau cardinal — ce ne serait donc pas pour cette fois. Elle porta distraitement la coupe à ces lèvres et le liquide rafraîchissant au goût de fraise s'insinuant dans sa gorge lui fit du bien.

Ainsi désaltérée, elle s'adressa au noble suivant... et quel noble, celui qui lui avait remis les clés du parti qui avait remporté les élections. Sa voix s'éleva à nouveau :

— J'invite le Duc de Corbigny à me rejoindre.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 17:09

" - Tante Paula, est-ce elle la Duchesse...

Pieuse ? "


Paula sourit en écoutant la question et répondit par l'affirmative tout en occitan et tout en murmurant, comme à son habitude désormais.

Oui ma Petite... C'est bien cette grande Dame la Duchesse de Bourgogne. Mais elle est aussi Princesse de Cologne.

Puis elle glissa ses doigts dans la bourse attachée à sa ceinture et en sortit un petit morceau de nougat noir qu'elle proposa tendrement à sa pupille. Puis elle en prit un petit morceau pour elle-même et le grignota doucement avant d'expliquer qui était qui. Parce qu'après tout elle connaissait un peu la Noblesse Bourguignonne la Comtesse. Elle lui décrivit donc les personnes et leur habillement avant de les nommer...

Tu vois, la dame avec des vêtements très riches là-bas c'est la Princesse de France Armoria de Mortain. Elle est Duchesse de Saulieu, c'est un titre Bourguignon. C'est le fief qui lui a été octroyé en retraite suite à deux mandats de Duchesse à la suite si je me rappelle bien. Si tu passes près d'elle tu feras attention à ne pas froncer le nez. Il y a une forte odeur parfois incommodante qui émane toujours d'elle. C'est de la vanille comme nous en avons dans nos cuisines, mais c'est très fort et parfois désagréable. Elle a aussi cette détestable habitude d'en parfumer ses lettres... Tu as déjà pu t'en rendre compte avec les lettres que reçoit parfois LeGueux.

La jeune femme avec qui elle parlait se prénomme Angélique. C'est la Baronne d'Ancy-le-Franc. Elle est mariée à un dénommé Stam qui a été plusieurs fois Juge en Bourgogne. Il me semble qu'il siège actuellement à la Cour d'Appel. Pour sa part, je crois me souvenir qu'elle a été souventes fois Mairesse de Joinville.

L'homme que tu peux voir là-bas, avec des cheveux bruns, c'est une personne que j'ai souvent côtoyée quand je travaillais encore à la Chancellerie. Il s'agit de Theognis de Montereau. C'est une personne que j'apprécie beaucoup et avec qui je prenais plaisir à converser de tout et de rien. Il est Baron d'Arquian pour son mérite. Je ne sais plus en revanche s'il est toujours Comte de Nozeroy. Et il me semble qu'il a eu un fief pour la Régence de la Bourgogne... mais je ne me souviens plus très bien. C'est vraiment un homme charmant.

L'homme tout de noir vêtu là-bas, c'est l'Epoux de Feue Morgwen de la Louveterie. Elle occupait le poste de Roy d'Armes juste avant ton Oncle. Il se nomme AsdrubaelVect. C'est un homme dont je dois t'avouer que j'admire la droiture et le dévouement. Il a été Duc de Bourgogne également. Il a foison de titres dont je ne me rappelle plus malheureusement. Il est ici pour l'hommage d'Avallon et de Sombernon. Il est aussi Celui qui a reconnu les mérites de mon Frère, Enguerrand de Pierre Brûlée. Paix à son Âme. Je t'ai déjà parlé de lui souvent.

L'homme que tu peux voir dans ce coin est le Duc de Bourgogne sortant. Il s'agit de Vaxilart de la Mirandole. Il prête hommage pour Saint Fargeau et Auxonne. C'est un homme que j'ai déjà pu croiser également et dont j'admire la fermeté. Il est militaire et cela se ressent assez quand tu converses avec lui... ainsi que dans ses décisions.


Il faudra ma Petite que tu prennes grand soin de te méfier des sourires enjôleurs de ces Messieurs. Les Bourguignons sont assez réputés pour leur charme et ils en usent et abusent souvent.

Mmmmmh qui d'autre encore ?


La Comtesse avait parlé tant pour elle que pour la petite finalement. L'exercice était particulier mais elle s'y pliait avec plaisir, heureuse de voir que ses connaissances en matière Bourguignonne n'étaient pas encore perdues. Et puis elle aimait la Bourgogne, quoi que certains en disent. C'était bien pour cela qu'elle avait donné plusieurs années de sa vie à s'y dévouer en tant qu'Ambassadrice.

Mais revenir sur les terres qu'elle avait quittées en apprenant la mort de son Âme-mie lui restait encore douloureux... Et c'est en y repensant qu'elle baissa son visage devenu sombre l'espace d'un instant. L'Ambre de ses yeux se voila d'une tristesse incommensurable. Le Temps avait beau passer, le souvenir de Margot était toujours un délice et un supplice pour l'ancienne diplomate... Elle regarda alors la petite fille de 8 printemps et ne vit plus, pendant un instant, que
Sa Petite Baronne. Puis Paula chassa ses pensées en secouant légèrement la tête et reprit un petit morceau de nougat dans sa bourse.


____________
HRP : Les aléas du RP étant ce qu'ils sont, l'échange de Pol et de Jehanne Elissa se tient juste avant l'allégeance de Theognis. ^^
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 18:22

Bien sur qu'elle était là.
Tout de noir vêtue, adossée à un mur, dans l'ombre. Pas courant, venant, d'elle, mais elle savait se faire toute petite, quand elle le voulait bien.
Elle l'admirait, le Duduche, assise, droite comme un i sur le trône de Bourgogne. Pas une place très confortable, le trône de Bourgogne. Toujours des gens qui râlent, et pas un pour dire merci quand ça va bien.
Alors elle était venue. Elle ne savait pas si Ingeburge la verrait, mais peut lui importait. Elle n'avait pas besoin d'être vue, simplement d'observer.
Et des choses à observer, ça, il y en avait. A commencer par la garde rapprochée de la Duchesse. Sur qu'une panoplie comme ça, ça devait dissuader le brigand féminin... Qui aurait envie de planter une lame dans pareille oeuvre de la Création?
Une Altesse, des vicomtes et barons à foison...
Dont certains ne lui étaient pas inconnus, d'ailleurs... Elle ne put s'empêcher de sourire, dans son coin, lors des grandes envolées de certains. Il manquait un orchestre à cette cérémonie. Quelques bouffons, aussi. Encore, que, certains Barons et Presque-mais-pas-tout-à-fait-ah-si-voilà-enfin-Duc se débrouillaient fort bien pour animer la cérémonie.
Sa main se crispa involontairement sur son côté, là où reposait habituellement le pommeau de la lame du PiYre, quand Verbam passa devant elle. Oui, elle avait bien fait de se présenter désarmée. Non, pas parce qu’elle se serait risquée à lancer un défi à un homme plus fort et mieux armé qu’elle, simplement parce que ce geste aurait pu être fort mal - ou bien, selon les points de vue – interprété.
Son fils dormait, couché au creux de son bras, alors elle prit sur elle pour se détendre. Réveiller l’enfant le plus sonore du duché n’aurait pas été du tout, mais alors pas du tout une bonne idée. Néanmoins, elle suivit l’homme du regard. Elle se demandait l’effet que ça faisait, d’être l’homme le plus haï du duché. Pas très agréable, sans aucun doute…
Parcourant toujours la salle des yeux, elle remarqua enfin la femme, tout de blanc vêtue. De nouveau, la crispation. Des mâchoires, cette fois. C’était cette femme, qui venait du comté où était mort son époux. C’était cette femme qui avait trahi le PiYre, oh, pas elle seulement, non, mais elle en faisait partie. Et c’était cette femme aussi, qui avait osé la traiter de catin, de fille à soldats, parce qu’elle osait le deuil en noir. En vrai noir, pas en vert ou bleu sombre.
C’était cette femme qui l’avait traitée de mauvaise mère parce qu’elle faisait voyager son nouveau né. Alors qu’elle ne voyageait que pour rejoindre les hommes blessés par les soins de l’ost languedociens.
La jeune femme grimaça un sourire mauvais. Si la femme en blanc avait vu les tissus ponctionnés dans le stock de l’échoppe du Pi par ses soins, sur qu’elle aurait de quoi médire avec son amie la comtesse jusqu’à la fin de leur jours.
Elle se détourna, et reporta son attention sur la cérémonie. Se maudissant de rester bloquée sur les pires souvenirs de sa vie, quand il y avait encore tant à faire pour l’avenir.
Verbam avait prêté allégeance, et la réponse de la Duchesse ravit la jeune mère.
Restait le Tri-Duc. Ohla, dans un drôle d’état, d’ailleurs, l’homme. Etait-il ivre ? Ou malade ? Ou… Ou…
Elle fit taire ses pensées.
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 22:21

C’est avec ravissement que la petite rousse prit le nougat noir, le fameux nougat noir, que lui tendait sa tante et qu’elle se saoula de ses paroles.
Le portant à sa bouche, elle écouta les commentaires sur les personnes présentes… Que de commentaires et que de titres ! Sourcils froncés, mordillant comme une souris dans sa friandise, elle hochait la tête au fur et à mesure des indications… Tout en faisant marcher – avec brio !- son esprit de synthèse tout ce qu’il y a de plus enfantin… La Duchesse était donc Princesse en plus d’être grande, mais il y avait aussi une autre Princesse à l’odeur entêtante qui harcelait Oncle LeGueux – et du coup, elle lui plaisait beaucoup moins que la Princesse de grande taille -, une Baronne nommée Angélique qui avait pour époux un féru juriste donc un érudit, un prénommé Théognis de Montereau qu’elle décida immédiatement d’apprécier car sa tante le trouvait charmant, un Duc dont la femme était morte de tristesse après que son brillant Oncle lui prenne la place de Roy d’Armes et pour finir, un vieillard ferme. Tout en machouillant son nougat et en coinçant malencontreusement un bout de ce dernier entre ses deux dents écartées, l’enfant se dit qu’elle allait vraiment aimer être une grande fille parmi ces gens là. Après tout, tous ces petits secrets et commérages étaient si proches du monde de l’enfance… Eux aussi avaient leurs secrets. Par exemple les jumelles faisaient encore des cauchemars la nuit, une vague histoire de dragon et de Princesses, alors que Lop Guilhem, lui, convoitait en cachette les épées de son père… Et il en avait même touché une. Jehanne avait juré de garder ces secrets pour elle, comme eux taisaient sa petite escapade en taverne à Montpellier alors que la grosse Maria et elle rejoignaient Mende… Après tout, qu’est ce qui leur manquait hein, des titres ? Ils en auraient un jour !

C’est donc persuadée qu’elle était prête à devenir une Grande Dame ( mais qui mangerait toujours du nougat ) comme celle vers qui aujourd'hui tous ces gens se pressaient et se mettaient à genoux qu’elle réussi à enlever d’un coup de langue – et oui, il y a des choses pour lesquelles ont est prédisposées - le petit bout de friandise coincé entre ses dents écartées. Elle envisagea même de faire un "jeu" de cérémonie d'allégeance à son retour en Languedoc sous un chêne en terre du Gévaudan ou bien sur, elle allait être celle devant qui on se prosterne. Elle cherchait alors un stratagème pour convaincre ses "frères et soeurs " de la laisser jouer le rôle de la Duchesse Pieuse lorsque cette jolie et candide assurance retomba très vite en entendant tante Paula ajouter une terrible phrase qui plongea l'enfant dans une incompréhension totale.


Il faudra ma Petite que tu prennes grand soin de te méfier des sourires enjôleurs de ces Messieurs. Les Bourguignons sont assez réputés pour leur charme et ils en usent et abusent souvent

Sourcils de l’enfant qui se lèvent et petit vide intersidéral dans on esprit.
Que voulait-elle dire ? Les sourires enjôleurs des hommes ? Qu’était-ce donc qu’un sourire enjôleur ? Etait-ce comme les sourires si agréables que lui faisait son futur parrain ? Non, ça, c’était bienveillant. Alors était-ce un sourire dangereux ? Immédiatement, l’image d’un loup au poil hirsute lui apparu, tous crocs jaunis devant avec des restes de chair d’un pauvre lapin coincés vers les gencives et délicat filet de bave surement enragé coulant au recoins de la babine droite… Et une fois de plus, son esprit de synthèse très innocent se mit en marche : ne pas regarder les hommes autres que de sa famille ou les religieux masculins lui sourire. Surtout pas les Bourguignons ! Elle pensa alors à coller un air contrarié et boudeur sur son minois mais se ravisa en se remémorant ses leçons de bonne conduite : elle se devait d’être une jeune fille agréable et ne devait, en aucune manière, entâcher le nom de ses ancêtres. Pour cacher sa mine contrariée, elle mit un dernier coup de dent bien fort dans le morceau de nougat noir tout en guettant d’un œil inquiet qu’aucun homme ne lui montre ses crocs.

Son attention se posa alors sur les femmes de la pièce et encore fois sur la duchesse de grande taille… Après tout, comment ne pas la remarquer, elle était bien en vue et bien des regards convergeaient vers elle. Elle remarqua alors une brochette d’hommes à ses côtés, en plus d’une dame brune surement du même âge que tante Paula qui semblait passablement s’ennuyer avec une jolie plume à la main. La grande Duchesse avait-elle succombé aux sourires carnassiers ? Elle réfléchit, encore et encore, mais ne compris pas comment il était possible d’éviter les hommes. Si certains comme son futur parrain ou son oncle étaient bons, comment savoir si un jour la rage ne les touchera pas un jour ? Ca devait être quelque chose de grands, encore… Remettant cette réflexion à plus tard, elle se tourna vers sa Dame Blanche et toujours sur le ton du murmure, préféra discuter pour passer le temps.


- " Tante Paula, que va-t-on dire à la Duchesse ? Et est-ce qu’elle s’occupera bien des terres de Malpertius ? Oncle LeGueux qui est tout le temps dans les choses de la hérauderie ne le ferrait pas mieux ? "

Après tout, elle pouvait bien douter de la Duchesse de grande taille... N'avait-elle pas succombé aux sourires enjôleurs au vu de sa compagnie ?
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MessageSujet: Re: Allégeances à la Duchesse Ingeburge   Allégeances à la Duchesse Ingeburge - Page 4 EmptyMer 26 Aoû - 22:58

Aussi bien le rictus que le ton surprenant pour le moins rendirent son regard amicalement scrutateur, épiant les moindres traits corbignesques à la recherche d'un indice ; il allait mal, très mal, c'était à présent évident pour elle. Sa voix, chaleureuse, vint contredire son regard.

Combien, je ne sais, j'avoue n'avoir point compté ni savoir combien ont fait missive.

Son Etoile... Ses doigts coururent avec vivacité à son décolleté, là où la sienne jetait des éclats, accrochée à la pointe. Ils eurent tôt fait de l'en décrocher, et de l'accrocher sur le coeur de son ami et néanmoins com-Pair.

C'est moi qui vais me sentir nue, à présent... Qu'au moins, pour l'allégeance, vous en portiez une, même si je sais que vous aurez le scrupule de me la rendre de suite après. Mais je vous préviens, je garde mon canard ! ajouta-elle en tapotant l'Etoile fixée, d'un geste familier, comme une cousette finissant un point. Allez, c'est à vous.

Oublieuse de ce qui se déroulait autour, elle se concentrait à tenter de comprendre quel mal le rongeait.
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