Allégeances à la duchesse Ingeburge 2, le retour

Light rit un bon coup avant de dire.

Si le duc refuse d'entendre raison, je porterai donc le dossier à la grande prévoter.

Il a donc tous intérêts à m'écouter.

Langue pendue Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 29/04/2005

Je vois... je vois...

Avec un sourrire donc la douceur ne pouvait qu'augurer le pire, la Malemort reprend

Messire, nous, Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Dame de Sigloy, douairiére de Lussac les Eglises, en nostre qualité de Maréchal d'Armes Royal en charge du duché de Bourgogne, vous informons officiellement de vostre manquement aux rêgles de préséance et de comportement attendu en bonne société. Afin de vous assurer un équitable traitement, nous vous prévenons que sans prompt et humble signe de repentance, nous aurons l'extréme déplaisir de recourir à l'encontre de vostre personne d'un Haro héraldique présenté au juge du Duché de Bourgogne. Puisse la noble assemblée ici présente et Sa Grasce la Duchesse de Bourgogne attester de nostre volonté affichée de vous prémunir d'un si tragique sort... et puisse une âme généreuse, un curé ou un humaniste vous expliquer que la Prévosté Royale n'a pas compétance d'intervenir dans une pareille affaire, mais là, ce n'est point nostre affaire.

Se détournant du triste sire qui n'existe plus à ses yeux, elle griffouille les noms des nobles s'étant présentés et ceux toujours en attente au milieux des morts/disparrus et autres du nobiliaire.

Citation :

(=> retraite dps le 14/10)

Cardinal
Duc de Beaujeu
Baron de Nuits-Saint-Georges

Beatriz de Castelmaure
Duchesse du Nivernais
VicomtesseChastellux
Baronne de Chablis et de Laignes

Gaborn de Hennfield
Duc de Louhans
Baron de Chateau-Chinon

Astérius d'Harles
Duc de Merceuil, Seigneur de Beaulieu (disp)

Persan d'Ylfan
Duc d'Arnay

Armoria de Mortain
Duchesse de Saulieu

Erik de la Josseliniére
Duc de Corbigny

Vaxilart de la Mirandole
Duc de Saint Fargeau
Baron d'Auxonne

Almaric de Margny, dict "Coluche" [RIP]
Vicomte de Bourbon-Lancy
Baron d'Antigny et de Beaune

Guillaumede Talensac, dict "Toultoutim"
Vicomte de Clamecy
Baron de Givry

AsdrubaelVect
Vicomte de Sombernon et d'Avallon

Saxaltesse et Saxotenor
Vicomtes de Ligny le Chastel

Verbam
Vicomte de Chamilly

Jehanne Elissa Raphaëlle de Volpilhat,
Vicomtesse de Cauvisson (Languedoc),
Baronne de Malpertuis (sous tutelle de Polstephie)

Roland Wallère, dict "Wolfar",
Baron de Cudot

Juliette d'Harles
Baronne de Mervans

Guilhem de Vergy
Baron de Saint Verain*

Casanier de la Forge d'Antan
Baron de Lormes

Clothylde Landrevault
Baronne de Couches

Angelique0309
Baronne d'Ancy le Franc

Le Tri Duc semblait pour le moins perplexe et songeur, agenouillé devant elle dans son encombrante et rutilante armure. Elle le regarda donc, un peu inquiétée que l'entendement corbignesque déjà fort entamé soit définitivement foutu. Car elle se souvenait soudain avec acuité de la dégaine du dukaillon dégingandé, deux mois plus tôt, lors de son premier mandat. Même lieu, même cérémonie, même protagonistes, même ennui parfois balayé par l'arrivée d'un ami. Ce jour-là, il s'était avancé, fantomatique, erratique, et empli de tics pas en toc, en des vêtements éliminés, aussi usés que son visage buriné, ses yeux fatigués et sa voix cassée. Elle s'en était inquiétée, à juste titre, alarmée par cette allure et cette vêture, et à tout prendre, elle le préférait maintenant en mode boîte-de-conserve qu'en mode ermite-revenu-de-tout-et-de-rien. Certes ça faisait du bruit et c'était peu pratique mais elle le préférait conquérant et tonitruant plutôt que lessivé et diminué.
Son inquiétude était donc tempérée par ce retour de santé qu'elle semblait percevoir même si elle en était toujours à se demander si le Pair disposait de toutes ses facultés si tant qu'il en ait un jour joui... ou pas.

Le serment débuta et aux premiers mots prononcés, ampoulés et imagés, elle s'assit : the Duke was back et il y en aurait donc pour dix piges. Elle était là depuis huit heures et demi du mat' soit exactement, ou presqu'exactement quinze heures trente, il était donc légitime qu'elle songe à poser son divin fessier sur le trône, histoire de pouvoir tenir jusqu'au bout de cette cérémonie aussi interminable que la première. Et puis cette fois, elle s'était ducalement emmerdée, plus que la première donc, indulgente avec elle-même, elle se permit d'accueillir l'allégeance du Rikou assise mais néanmoins attentive. Et assise, c'était bien au fond car vu qu'il demeurait à genoux, elle serait plus proche de lui et pourrait donc goûter avec une délectation mêlée d'effroi ce que le duc lui disait ce qui était bien pratique avec ce bruit de ferraille digne d'une forge qu'il produisait à chaque envolée lyrique le saisissant et éclairant son discours, autant dire que le Tri était des plus remuants. Et elle pourrait même pousser le vice de lui bailler son accolade assise, ça devait être techniquement possible. Enfin, concentration, le serment, le serment, le serment. Garder les yeux ouverts, garder les yeux ouverts... garder les yeux ouverts.
Le serment débuta donc et après un appel aux magnifiques prophètes de l'aristotélicisme, Ingeburge eut droit à un cours sur la géographie de Corbigny. Elle hocha la tête là où il fallait et quand il le fallut, émettant de petits oh, ah, non, avec le ton qu'il fallait et quand il le fallut, arborant une moue fascinée, mais pas trop, au moment où il le fallait et quand il le fallut.
Elle accueillit ensuite le serment proprement dit, ouvrant grand cette fois sans effort ses yeux clairs quand elle entendit parler de rugueuse tendresse, craignant tant pour elle que pour sa délicate vêture ne sachant que trop bien, parce qu'on lui avait dit hein, comment les hommes exprimaient leur tendresse ce qui faisait lui craindre pour elle et comprenant ce que cette tendresse si fortement exprimée put avoir de rugueux quand elle émanait d'un homme en armure. Hélas, le trône avait un dossier et se reculer était assez peu aisé, avancer serait s'offrir aux débordements affectifs du Tri. Elle était donc coincée et c'est parce qu'elle était cette fois coincée et non fascinée, que de petits murmures polis, de vagues hochements de tête, point.
Puis, elle put souffler, Erik abordant ensuite les tourments qu'il appelait de ses vœux si de félonie il devait se rendre coupable. La fascination revint, la castratrice et frigide Prinzessin ne pouvant qu'apprécier à juste titre foudroiement, écrasement et émasculation. Elle osa même un sourire bien peu rassurant qui s'estompa quand elle entendit parler d'Indestructible et Irrémissible Amour... Jamais encore elle n'avait senti avec tant d'acuité les majuscules employées.

Que dire? Que répondre? Que déclarer?

Jamais elle n'aurait cru qu'elle apprécierait autant l'arrivée du Petit Nicolas, engoncé dans un manteau trop large pour lui, alourdi par un collier anachronique, une Rolex non moins furieusement moderne, juché sur de petites talonnettes pour paraître plus grand, le nez chaussé de Ray-Ban m'as-tu vu me voilà même si tu ne veux pas de moi. Elle l'apprécia, mais pas trop, car cela lui permit de reprendre pied et de se donner une contenance après la fougueuse déclaration tri-ducale. Elle n'écouta néanmoins rien du discours soporifico-capitalistico-inintéressant du bonhomme, faut pas pousser, elle s'en foutait et dans les grandes largeurs.
Nebisa, en bonne gardienne du decorum prit les choses en mains. La Chieuse fit d'ailleurs preuve d'une magnanimité inattendue... décidément, cette fin de cérémonie était pleine de surprises.
Après un regard perplexe à la Comtesse de Ségur, la Duchesse de Bourgogne se contenta d'indiquer à celui qui croyait être la lumière du duché :
— Président, je ne sais ce que vous faites ici, mais la fête à Neu-neu, c'est au Bois de Boulogne, Domaine Royal, non loin du domaine sur lesquel lorgnait le faux dauphin Jean sans terre.
En tout cas, je vois que vous avez toujours aussi mauvais goût. C'est rassurant de constater que les valeurs sûres de la bouffonnerie font montre d'une telle constance.

Hop, lui, c'est fini, il était temps de se consacrer à Erik de Josseliniere qui allait finir par se retrouvé Pair-clu de douleur à force de rester ainsi, agenouillé.
Elle tint donc ce langage à son ami :
— Vous excuserez, Votre Grâce, cette réponse qui ne sera pas aussi fournie ni aussi géographique que la vôtre. Mais que la simplicité de mon discours ne vous fasse pas douter de l'authenticité et de la sincérité de mes dires. A vous, comme à tous ceux qui me sont proches, ma promesse est pleine et entière.
Elle se lança :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, Votre Grâce, et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide. Que frappée d'ostracisme je sois si ce serment je devais dénier.

Son discours fut ponctué par un léger sourire et elle se mit debout, invitant le Duc de Corbigny à faire de même. Puis, craintive, tant pour elle que pour sa vêture, elle s'approcha du Pair afin de lui donner l'accolade mais le contact se limita à frôler de ses mains le haut de l'armure, elle n'était pas téméraire au point de détruire ses soieries et d'expérimenter en direct la rugueuse tendresse du Pé-pair.

Elle s'exclama, tout en se reculant :
— Et voilà votre agnel! Mais prenez garde je vous prie de le porter, il serait fâcheux qu'il finisse en rondelles.
Effectivement, le laineux, moelleux et mousseux animal venait d'être amené au Duc de Corbigny par l'un des gardes. Les autres, eux, attendaient, impassibles que leur maîtresse leur signifie de jeter dehors le perturbateur.

La vicomtesse avait vu le manant se présenter et crier un charabia des plus insolites
POur qui se prenait il encore ce gueux qui avait , lui semblait il, fait entourloupe au marché de Dijon avant de fuir dans un autre duché
Quel était cette bannière qu'il arborait et qui ne lui disait rien.
Cet homme était toujours aussi grossier, il ne changerait donc jamais....

Theudbald, depuis l'entrée de l'apprenti sorcier, tentait tant bien que mal de réprimer un fou-rire. Sa Majesté Impériale Nicolas-le-Léger était venu cul-nu à la cérémonie.

Allégeances à la duchesse Ingeburge 2, le retour - Page 4 Petitnicolas

Allégeances à la duchesse Ingeburge 2, le retour - Page 4 Petitnicolas

Au passage, il nota l'usurpation du titre d'empereur dont il se rendait coupable par le port de ce blason...

Erik entendit bien quelque remous derriere lui, dans la salle, reconnaissant la voix vague et pénibligène du Nicolas dict le Leger -ses parents avaient certainement du se rendre compte, sur les fonds baptismaux, à quel point ils venaient de faire, au propre comme au figuré- une grosse... Pardon : une microscopique boulette...-. Quoi que son harnachement militaire ne lui permit point de se retourner vers le nabot, Corbigny n'eut à cet instant là qu'une seule et idem envie -la même qu'avec le larron valetiforme d'il y avait quelques minutes-, et faire de l'aspartamique Nicolas une seconde soule après que tous fussent saoulés de ses expectorations tout aussi ridicules qu'imbéciles et dénuées de tout sens commun autant que de sapience.

L'autunois reconnu cet air navré d'Ingeburge au moment de l'insupportable interruption, reconnu que Nebisa gardait un calme olympien -celui juste avant l'orage Jupiterien, à coups d'éclairs dans le fondement-, tout en répondant à l'impétrant, puis que malgré tout, et tandis que son immarescible Eminence s'en allait lui porter un doux agnel, il ne put réprimer quelques mots, qui, caisse de résonnance tétière oblige, s'exhalèrent plus fortement qu'il ne l'avait souhaité :

Mais c'est pas vrai ! Cet hurluberlu ne lâchera jamais la grappe à la Bourgogne ? Non seulement il raconte vraiment n'importe quoi mais en plus, il anachronise grave, le repris de justesse !!! L'a sacrément intérêt à marcher à l'ombre ces prochaines heures, de crainte que je ne lui tombe sur le paletot, au nain !

Le baiser ducal tout autant que l'ovin solitaire sauvèrent à point nommé l'avorton bavouillard d'un de ces coups de colère tri-ducal dont il avait le secret, mais vraiment, cette sourde envie de faire tâter au gnome la pointe de ses poulaines de métal hurlant le prenait, là, sévère ! Malheureusement, ces tenues bidassières n'étaient point trop prévues pour faire un chrono au 110 coudées-haies de nobles et l'impétrant serait déjà fort loin que le Tri ait pu faire le moindre pas... Dommage !

S'efforçant donc de n'en rien trop paraitre, Erik, regrettant dans un même temps la ferraillerie lui environnant le chef -pour le baiser, bien sur-, opina de l'opinel ainsi que de la tête tout en même temps, en signe de remerciement pour ce doux agnel pourtant fort éloigné de ses présentes pensées torréèsques. Il tint cependant à rassurer Ingeburge :

Soyez assurée que je saurai prendre soin -enfin, mes gens- de cette charmante petite bête... De plus, il n'est point encore assez gras pour...

Juste à temps... Il stoppa juste à temps avant que d'avoir laissé son ventre parler à sa place et poursuivit presque comme si de rien n'avait été :

... Pour en faire une belle lignée d'ovins d'origine ducale ! Il faudra d'ailleurs qu'un jour je vous fasse visiter nos...

CriiiiIIIiiiiIIIIiiiiiIIIIIiiiiiiIIIIIIiiiii......................

Le Tri avait souhaité se relever tout en remerciant la diamantifère Inegburge... Il l'avait lourdement souhaité mais... La genouillère qui reposait encore au sol s'y refusait définitivement en un grand hurlement d'acier serré... Le regard qu'il lança vers la bagousesque Eminence en disait long sur son présent émoi... La seconde fois... c'était la seconde fois qu'il se trouvait ainsi en fâcheuse posture devant la grande Danoise... C'est, pour cette fois, à mi-voix qu'il lui implora :

Votre Grace... Je suis... Vraiment... Complètement coincé... Du bas... Le genoux... En vrac... Peux pas me relever, quand bien le voudrais-je... Et je le veux !

Il ne pouvait donc qu'attendre une aide miraculeuse, ou plus simplement ducale !

Langue pendue Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 29/04/2005

Citation :: Nous, Théodomir de Hennfield, Baron de Ciel,

À vous, Ingeburge von Alhefeldt, Duchesse de Bourgogne, notre suzeraine,

Le salut.

Par la présente et pour les temps à venir, prestons serment d'indéfectible allégeance à la Bourgogne, terre de notre naissance qui vit s'élever aux honneurs nos deux illustres parents, Feue Djemilee Al Liyhan Mutansir, Duchesse de Louhans & Feu Gaborn de Hennfield, Duc de Louhans et Baron de Château-Chinon.

Par ladite allégeance, nous nous engageons à vous devoir obsequium, auxilium, consilium et à prendre cause pour vous, notre suzeraine, et la Bourgogne en cas de conflit ; pour peu que ce que vous exigeriez de nous n�aille pas à l�encontre des Vertus de L�Aristotélicisme.

Nous Théodomir de Hennfield, Baron de Ciel en Bourgogne, avons écrit et ratifié.
Faict et daté à l�abbaye St Arnvald, le dixième jour d�octobre de l'an de Pâques MCDLVII.

hrp: super l'utilisation de la fiche, et au passage c'est pour ne pas être coincer par le logiciel informatique régissant la chasse à l'homme dans certain duchés que j'ai enlevé les habits de mon perso.

Ensuite, ljd erik mon perso n'est pas petit

Ps: mon perso n'est pas tous nu.

Décidément, Dieu réserve une attention particulière aux idiots, aux ivrognes et aux bourguignons.

Light s'en alla directement à la grande prévoter, devant le comportement de se pair de fran... que dije, de bourgogne, et puis que ce pauvre sir ose dire qu'il racontait des sornettes alors qu'il récitait simplement le cour de maitre ryllas sur les institutions royal, à la faculté de droit des dragons, rajouta un peu plus au burlesque de cette histoire.

Olivier1er écoutait avec enervement l'ex bourguignon

Messire la lumiere en plein soleil...(celle que l'on ne voit pas^^)

Pour une fois vous dites une chose sénsée

Lightnicolas007 a écrit:

Décidément, Dieu réserve une attention particulière aux idiots, aux ivrognes et aux bourguignons.

Dieu n'a pas encore abattu son bras de la justice sur un pendard comme vous...

M'est avis qu'on va aider un peu le tres haut a vous envoyer à votre vrai place : aux enfers.

En tout cas votre blason grand guignolesque vous va comme un gant ! L'Empereur des simples d'esprit et des testiculo Broyeurs patenté !

Meme Pico testiculo broyeurs je dirai (menu... menu...)

Décidément, il s'en passait, des choses, à cette cérémonie! Enfin, sur la fin, surtout, parce que le début, bonjour, hein!
Calant mieux le mouflet dans ses bras, la Rusée écouta, amusée, la tirade corbignesque. La Duduche avait d'ailleurs l'air d'en avoir les pattes sciées, car elle s'était assise.
Bon, si Inge s'assoit, ça veut dire qu'on peut aussi non? Réflexion breizhienne interrompue par un... un quoi? Il n'était plus bourguignon, celui là, comment avait-il pu se faufiler jusqu'ici en douce?
Main sur le pommeau de son épée, elle fronça le nez en direction de la sculpturale garde ducale. Ils étaient musclés, certes, mais ne pouvaient-ils donc pas mettre leur avantage plastique au service du bottage de cul?
Elle se pencha légèrement vers l'avant, essayant d'écouter la fin du serment triducal, quand un grincement d'outre tombe se fit entendre.
Décidément, y'en avait des bruits parasites!
Enfin, ça trainait vraiment beaucoup cette histoire...
Prenant son mal en patience, rongeant son frein, ainsi que l'ongle de son pouce, elle se réadossa à un pilier. Se demandant bien comment aller tourner la suite des évènements.

Ingeburge avait un don: celui de ne plus voir les cons, aussi, le Petit Nicolas s'évapora — pfuit! — de son champ de vision. C'était magique.

Et puis, elle était quelque peu embêtée par un problème de la plus haute importance : le Tri était bloqué à terre... pour changer. Ce qu'elle ne manqua pas de relever, tout comme lui. A moi-voix, elle déclara :
— Mais je vais finir par contre qu'une malédiction pèse sur vous, Votre Grâce! Vous vous agenouillez, vous rester coincée... comme lors de votre confession...
Elle se tut, laisser les dossiers dans les placards, on ne sait jamais.

Que faire? L'autre fois, elle avait suggéré de le pousser, en tombant ainsi à la renverse, il serait plus à l'aise pour se relever. Sauf que la présence de l'armure et donc de son poids présentaient un double inconvénient : rien ne disait que la poussée serait suffisante et rie ne disait qu'il serait possible pour Erik de se relever. Se risquer alors à essayer de l'aider? Certainement pas, non pas qu'elle n'en eût pas envie... Elle pensait simplement qu'elle se blesserait.

Aussi résolument, se leva-t-elle et reprit d'abord le mouton. Puis, elle se tourna vers ses hommes. Deux d'entre eux, les plus forts, Gennaro et Fabio, se dirigèrent vers le Duc de Corbigny. Celui-ci était entre de bonnes mains.

La Duchesse de Bourgogne quant à elle, interpela Theognis :
— J'invite le Baron d'Arquian et Seignelay à commencer à s'approcher.

D'ici là, les Lombards auraient décoincé le Tri Duc.

Il était parti, on le rappela. Quoi, ils n'avaient pas été conviés à ripailler faisans et venaisons aux bons airs de bourgogne?
Non, c'était une cérémonie d'allégeance, lui précisa-t-on. Encore! Mais c'est quoi cette manie de tracasser la noblesse en la forçant à prêter allégeance deux fois à la même personne? C'est de l'acharnement!
Théo était de mauvais foie. Il avait trop mangé, et il n'aimait pas les moutons depuis que son dernier élevage avait causé un carnage lors d'une fête de Noël.
Aussi, il s'avança prudemment en avisant la mauvaise bête qui poussait des grincements stridents. Ah non, Erik, pardon.
Tiens, voici un prisonnier....Mais non, c'est Olivier qui traîne sa lourde toison d'Or. Et lui, le dévoreur de grimoires qui pérore logorrhée? Migisti! Sapristi! Evitons de le saluer, le moindre bonjour serait prétexte à une joute verbale. Et Vaxilard? Il est pas là, ce cochon de fondamentaliste? Il doit être pas groin.
Mais, au passage, il avisa bien entendu la Meyre des bourg'mignons.

Hé, tu crois que le pilier va tomber, Pénélope?

A peine remis de son hilarité, qu'il se présenta devant les poumons comtaux. Révérence.

Théodomir? Quel gredin, il n'a pas répondu à ma dernière lettre, mon filleul!

Il n'empêche que ce n'était pas les moutons de Nebisa. Il se tourna donc vers la bergère.

Votre Splendeur, je vous félicite pour ce banquet! Vous excuserez, je l'espère, la tache de gras qui orne mon pourpoint, ainsi que mon absence de toison autour du cou, elle trempait dans la sauce.
Alors, en quoi puis-je vous être utile?

La salle sonnant désert, il avait déjà oublié le pourquoidonc de sa venue. Bon d'accord, il était gris.

Sa Toison trempait dans la sauce. Quelle horreur ! Aux mots du Baron, le Grand Maitre qu'il etait ne pu reprimer une grimace de desapprobation.

Il marmonna tout bas

decidement, le Baron a trouver le secret de la pierre philosophale :
il transforme tout ce qu'il touche - comme sa Toison d'Airain - non en or en barre, mais en Or dure.

Il ne cessara donc pas de choir et de sec choir en plus !

il reprit sa concentration et ecouta la suite

Il était dit qu'elle souffrirait jusqu'au bout et que cette cérémonie ne s'achèverait JAMAIS. Elle coula un petit regard à Migisti qui était, fort heureusement, le dernier noble à appeler et reporta son regard désespéré su Theognis qui avait l'air décidé de lui enfoncer la tête sus l'eau. Comme si elle ne se noyait déjà pas assez toute seule, comme une grande.

Résignée, elle lança néanmoins :
— Quoi? Ce noble indigne? Votre filleul? Il serait bon que vous lui appreniez les usages les plus élémentaires, il a semble-t-il oublié ses devoirs en héritant.

Puis, vrillant ses yeux glacés dans ceux de Montereau elle ajouta :
— Je suis heureuse que ce banquet vous ait comblé la panse, c'était bien là le but. Et puis, ce n'est pas tous les jours que vous devez déguster des mets aussi fins, me trompè-je? Voyez-vous, je peux être une toute gentille et mignonnette duchesse quand je fais des efforts.

Elle présenta ses mains à Theo, paumes tournées vers le ciel et glissa, taquine :
— A votre tour, Baron, d'être gentil et mignon avec votre suzeraine.

Hé, tu crois que le pilier va tomber, Pénélope?

Nan vididiou, c'est moi qui vais tomber! Pendant que tu ripaillais, d'ailleurs, t'as du gras là, c'est moche,

Elle enfonça un index dans le gras - non, pas du bide, qu'allez vous penser? - du pourpoint du beau Théo, et ajouta, moqueuse :

je me suis farci toute la cérémonie, moa, môssieur, j'ai pas laissé tomber les copines qui se galèrent sur l'estrade pour aller me gaver de faisan!

Elle reprit son index, le baron était déjà reparti, rond comme une queue de pelle visiblement, claironnant dans la salle d'endormis. Tiens? Il avait réussi à réveiller le Seigneur de Sermages.
Et même a éveiller l'humour d'Ingege. Et bah. Il aurait au moins ce mérite là, le Théo.

La rusée amusée sourit vers l'estrade, et sa ducale Éminence perchée dessus.

Yeux glacés qui fondent, mais qui n'entament pas le délicat maquillage. En quelques phrases, Sa Gracieuse est tombé de son courroux pour une vaine tentative de séduction. Vaine, car il est déjà séduit, depuis longtemps.

Gentil et mignon? Un peu comme ce mouton? C'est un symbole de notre soumission, ou de la lutte contre la famine qui touche la pauvre noblesse bourguignonne?

Superbe dans son discours, il fait un pas de trop vers l'arrière, à la fin, comme un saltimbanque qui rattrape la dernière quille. Tape fort, le Pinot. Et comme un saltimbanque, il se rattrape en posant le genou à terre. L'a l'air malin, devant la Grande Inge, et ce n'est pas le regard qui fuit vers la rousse qui va le rassurer, tellement elle rit sous cape.
Décidément, le Baron a beau se prétendre bourguignon jusqu'à la racine, le cep ne passe pas. Quelques verres suffisent à l'enivrer.....Et dire que certains le prétendent Rusé!

Hé bien, ma chèreuh....Pardon, Votre Munificence...Se reprend, on est pas à la foire des bêtes de concours....Je vous promets satiété, félicité et amour pour votre mandat et celui qui va suivre, car je sais les terres de Bourgogne bien gardées par votre vigilance toute pastorale. Que je sois le bâton, le chapeau et la veste en laine, pour assurer vos pas, les protéger et couvrir vos frêles épaules quand vous aurez froid.

Il n'a même pas pensé une seule fois à ce fromager de Vaxilart.

Règle numéro un : toujours croire la narratrice quand elle dit que ça ne va JAMAIS se terminer, la preuve...

La nuit était déjà fort avancée, si si, et Ingeburge, fatiguée mais amusée, posait un regard complice sur Theognis. elle se fichait bien que l'on en fasse des gorges chaudes, cette complicité on la lui lançait sans cesse à la tête, n'avait-elle d'ailleurs pas été accueillie au conseil ducal, alors que Montereau était régent, par quelques paroles bien senties sur leur relation? Ah, si tous ces jaloux avaient su...
Elle répliqua, mordante :
— Soumission? Voyons, comme si j'avais besoin de cela en ce qui vous concerne.
Et hop, une ligne à rajouter dans les ragots et les rumeurs : la Duchesse de Bourgogne avait déjà fait du double baron son esclave.

Et là qu'il fit quelque chose qu'elle n'attendit pas : il mit genou à terre. Bon, il ne le fit pas de lui-même, elle n'était pas non plus naïve à ce point, ce fut sa griserie qui l'aida car manifestement, le Baron d'Arquian avait bel et bien abusé des libations durant le banquet. Au moins, lui, il lui avait fait honneur! Et tout prendre, elle le préférait ainsi agenouillé que chancelant, qui sait sur qui il aurait pu tomber.

Tâchant de garder sa concentration, elle écouta l'allégeance de Theognis, la tête légèrement penchée de côté, se mordillant les lèvres pour ne pas éclater de rire.
C'est à grand peine qu'elle répondit :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Pâtre de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, mon petit agneau, et ce, pour la durée de mon mandat protection en votre enclos, justice pour votre troupeau et aide en fourrage. Que tout mon cheptel soit rôti à la broche si ce serment je devais dénier.

Après tout, il était rond comme une barrique, elle pouvait donc bien s'aligner sur son propre serment! Et puis, elle-même était exténuée et c'est donc les yeux brillants qu'elle lui déclara, le moment de l'accolade vassalique étant venu :
— Allez mon Daphnis, venez donc réchauffer votre Chloé!

Et elle ouvrit légèrement les bras, prête à accueillir Theognis.

Les lèvres roses d'Eos le poussèrent à se lever, chancelant à peine, il fut attrapé par la douceur de ses bras blancs, et Endymion se trouva ainsi face à elle front contre front. Les yeux penchés sur elle, il se nourrit de l'or de ses prunelles, beauté de l'instant qu'aucun mot coquin ne brise. Puis, avec grande délicatesse, il cueille sur sa bouche sucrée le fruit sans pépins de l'amour vassalique.

Et quand il s'écarte, les mots se détachent aussi:

Puisse Votre Tranquillité triompher des loups qui hurlent et s'agitent, puisse-t-elle chauffer ses mains au feu de la Victoire, dans toutes ses futures entreprises.

Léger clin d'oeil lourd de sous-entendus, puis désignant l'agneau.

Vous garderez donc ce petit mouton en souvenir de moi, quand je reviendrai vous me le rendrez, et nous le mangerons ensemble.

Il s'incline bien bas, et s'éloigne sans tourner le pas.

Ah ça, elle était bien attrapée la glaciale et frigide duchesse. Elle savait pas que Theognis réagirait d'une manière plus ou moins... théognesque mais elle ne s'attendait vraiment pas à cela.

Ses joues s'en empourprèrent au glaçon de Bourgogne et la surprise du geste combattait l'audace de celui-ci, surprise car rien n'aurait pu le prévoir, audace car il savait comment elle était... mais c'était tellement lui. Elle ne lui en voulut donc pas même si elle avait désormais l'impression que ses chastes lèvres uniquement baisées auparavant par un époux aujourd'hui disparu étaient en feu. Mais l'amusement le disputait à l'outrage et elle était plus à se demander comment elle pourrait recouvrer son calme olympien.

Il partait déjà, de ce pas indiquant que ce n'était pas seulement la salle du trône qu'il quittait et elle se baissa vers le petit agnel ainsi esseulé... tout comme elle. Elle le caressa, se donnant une contenance avant de demander à l'un des Lombards de mettre la bête de côté.

Ingeburge se releva et d'une voix montrant qu'elle était redevenue elle-même, elle déclara :
— J'invite le Baron de Luzy à me rejoindre.

Attendu que la Baronne d’Ancy-le-Franc alimentait, par quelques sporadiques « scrunch - scrunch » épulaires, une conversation conséquemment hypnagogique, il s’approcha du trône ducal tel un lendore que l’atonie alentit. À chaque pas plus spinescent encore, ce serment d’allégeance obombrait son visage consomptique¹ et une dessiccation oppressante sembla spolier un temps le caractère phonurgique² de sa bouche cotonneuse: notre homme anhélait, pire, son silence se transmuait en contumélie. Alors qu’une impromptue suffusion sanguine œuvrait à l’érubescence de ses joues, il exhala enfin d’une voie melliflue mais non moins élégiaque les mots dilacérant son dolent cœur. Déglutition douloureuse.

À vous Duchesse, il eût été congru qu’apyre serment d’obéissance soit prêté et que soit assurées toutes les apertises conçues par quelque tropisme éthéré. Hélas, cela dulcifierait-il pour autant l’adiaphorie² et l’acrasie³ dont je semble souffrir ? Nenni. Aussi, obviant à d’inanes promesses, souhaiterai-je rendre au duché le tortil et la Baronnie de Luzy qui me furent antérieurement octroyés…

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¹ étique
² qui crée du son.
³ absence d’intérêt pour ce qu'il se passe.
⁴ faiblesse de la volonté

Allégeances à la duchesse Ingeburge 2, le retour - Page 4 Hipf

Hrp: À la suite de disparitions consécutives -mon oncle en Septembre, puis récemment ma tante de chagrin- il m’apparaît à présent judicieux de profiter, en famille, de chaque instant tendre que la santé voudra bien nous accorder. Ainsi dois-je me résoudre à cesser tout divertissement chronophage tel que les « Royaumes Renaissants », en dépit du plaisir que celui-ci me procura par le passé. Merci à vous joueurs, sans qui l’aventure eût été insipide, et la bonne année évidemment.

Le Duchesse de Nevers n'était plus dans la place, mais il était certain, à n'en pas douter, qu'elle serait déçue, ébaubie, et même désappointée, d'apprendre la reddition du Baron de Luzy, dont on lui avait vanté l'esprit, la plume, et qu'elle n'avait pas encore eu l'heur de rencontrer, sans doute parce qu'aux débats du collège de la noblesse il préférait une compagnie plus calme - de livres, de femmes, d'hommes d'esprit ? - elle aurait voulu le savoir.
Elle avait même formé sur lui, et par ce qu'on lui en avait dit, quelques secrets projets de lui offrir la main de sa vassale Della de Volvent - ceci resterait un espoir au passé. Il y en aurait d'autres, et rendre un titre, après tout... N'était-ce pas un courage très franciscain ? Alors il ne fallait pas trop s'en plaindre.

[HRP] Mon seul regret, n'avoir point pu goûter autant que je l'aurais voulu à cette incomparable plume qu'est la tienne. Bonne continuation dans la vraie vie et bonne année ! [/HRP]

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