Allégeances à la duchesse Ingeburge 2, le retour

Dix heures.

Elle était donc là depuis une heure et demie et la salle continuait à se remplir, doucement mais sûrement. Les missives aussi arrivaient, celle du Duc de Beaujeu venant de lui être portée. Elle ne put s'empêcher de se sentir un tantinet déçue, elle aurait espéré pouvoir rencontré le beau et légendaire Cardinal en chair et en os et surtout en chair bien placée car la légende, la fameuse et élégante légende, le disait callipyge. Ce ne serait donc pas cette fois et ce ne serait certainement pas une autre. Peut-être qu'un jour, elle le verrait mais pour l'heure...

Mais elle dut délaisser ses douces et pleines d'espoir chimères de côté, les Vicomtes de Ligny-le-Châtel s'étaient avancés au-devant d'elle. Ingeburge se leva donc, prête à recevoir l'allégance du couple :
— Ma dame, Monseigneur.

La vicomtesse Saxaltesse fit un pas en avant afin de s'approcher de la Duchesse fit une révérence.
Elle regarda la Duchesse afin que celle ci puisse bien lire dans son regard la sincérité de ses paroles

Nous, Vicomtesse du Chatel de Ligny en notre qualité de noble bourguignonne vous vous prêtons hommage et allégeance au duché que vous représentez, la Bourgogne. Nous vous reconnaissons comme Duchesse de Bourgogne, notre Duchesse Ingeburge.
Nous vous promettons par ce serment , soutien, aide, fidélité et conseil.
Puisse le Très-Haut guider vos pas et conserver la Bourgogne maîtresse de son destin et triomphante sur ses ennemis. Nous répondrons toujours présente quoi qu'il arrive

Recteur Nombre de messages : 5446 Date d'inscription : 13/05/2006

Le Vicomte de Ligny, impassible avait écouté , respectueux l’allégeance de son épouse. A son tour il releva la tête et, fixant la Duchesse dans les yeux :
« Nous, Vicomte de Ligny le Chatel, confirmons et renouvelons auprès de sa Grâce, Ingeburge Magnusdotter von Ahlefeldt-Oldenbourg, et en nom de toute notre Maison, le serment de Fidélité, Soutien Aide et Conseil . La Plume de l’Université est engagée au service de la gloire de la Bourgogne, comme l’Epée du Vicomte de Ligny le Chatel l’est auprès de sa Suzeraine, la Duchesse Ingeburge. Nous confirmons auprès de sa Grâce notre indéfectible présence et soutien en tant que Noble Bourguignon au service de la Couronne Ducale."

La Baronne d'Ancy le Franc entra dans la salle de réception et prit place.

Son regard appréciateur glissait sur les différents gardes italiens et c'est un peu reveuse qu'elle attendit son tour.

Langue pendue Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 29/04/2005

Avachie sur son pupitre, le menton calé dans la paume de sa main, la Malemort goutait là la meilleure soirée d'allégeances qu'elle eut connut depuis bien longtemps... rien à faire, nobles disciplinés, duchesse sachant ce qu'elle doit faire et plétore d'éphébes muets à mater sans se lasser...

Les yeux rêveurs, la bouche délicatement incurvée d'un sourrire vaguemment concupiscent, les idées lui passant par la tête se pouvaient aisément deviner tandis qu'elle soupirait parfois.

Logorrhéique Nombre de messages : 774 Date d'inscription : 17/02/2006

Le vicomte avait reçu son invitation et se rendit donc au château de Dijon.
Il arriva en fin de matinée, se fit annoncer puis pénétra dans la salle de cérémonie.
Une drôle d’impression l’envahissait, depuis ses premières allégeance qu’il avait reçu de la noblesse Bourguignonne puis maintenant ses propres renouvellements il avait parfois la sensation de ne jamais quitter cette pièce
Il s‘approcha doucement la cérémonie était commencé, saluant d’un signe de tête les plus rapide que lui il s’installa pres de la Baronne d’Ancy le Franc qu’il n’avait pas vu depuis longtemps et lui chuchota.

Le bonjour Baronne puis je m’installer a vos cotés?, vous n’avez pas changé toujours aussi charmante.

Theudbald avait tellement entendu médisance quant aux cérémonies d'allégence qu'il en fut surpris.
A Marche, en plaisantant :
On en fait toute une montagne, mais c'est pas la cave à boire, en fait. Je reviendrai, tiens !

Rares étaient les couples de nobles bourguignons quand on y regardait bien... Bien sûr, certains avaient choisi de convoler en justes noces avec des nobles n'étant pas à l'origine de Bourgogne mais quels que soient ces coupes, peu au final tenaient du fait des séparations ou des décès. C'est ce que constata Ingeburge en regardant Saxotenor et Saxaltesse, l'un de ces couples de Bourgogne. Le seul avec celui formé par Angélique et Stam. Pour le reste, c'était un mélange de veufs et de veuves, de jeunes pucelles et de célibataires endurcis. Etrange. Il faudrait peut-être y remédier!

Ingeburge reçut donc l'allégeance d'un couple de nobles de Bourgogne et y répondit, touchée par le symbole :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide. Cette assurance qui est la mienne en ce jour est destinée aussi bien à vous ma dame, qu'à vous Monseigneur, sachez que j'apprécie à sa juste valeur ce geste commun fait par vous deux en ce jour.
Que mon érudition s'envole si ce serment je devais dénier.

Vint ensuite l'accolade vassalique, qu'elle dispensa à Saxaltesse puis à Saxotenor.
Gianluca, aussitôt, se présenta avec deux laisses. Ingeburge en remit une au recteur, une au maire de Chalon et indiqua :
— Recevez ces deux petits agneaux en présent, ils symbolisent votre lien particulier à la Bourgogne.

Les petits animaux remis, elle invita le couple à reprendre sa place dans la salle. Avant d'appeler le noble suivant, elle précisa :
— Si d'aventure vous étiez quelque peu embarrassés avec vos agneaux, ils pourront être gardés pour vous le temps de la cérémonie.

Le cœur légèrement battant, elle dit enfin :
— J'invite le Duc d'Amboise à se présenter devant moi.

Il était dix heures trente, le milieu de la matinée donc et certainement pas la fin et Ingeburge s'attendait à être émue. Mais chut.

La Vicomtesse du Chatel de Ligny après avoir reçu la laisse et son petit agneau de la main de la Duchesse, fit une grande révérence

Merci Duchesse, nous en prendrons grand soin.

et après avoir fait quelques pas en marche arrière, reparti vers le fond de la salle, accompagnée de son Epoux

Olivier1er ne pu refreiner le sentiment de compassion qu'il avait pour ces deux agneaux que l'on devinait mener au purgatoire. C'etait pour lui comme donner deux poules en garde a une renarde. Heureusement que le Vocomte Etait de meilleur pâte.

Squatteur invétéré Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 17/04/2005

Duc d'Amboise... ah oui ! c'était à lui d'entrer en scène ! Cela lui paraissait à présent normal d'être appelé ainsi, mais ne l'avait pas toujours été.
C'est alors qu'il s'avança jusqu'au trône ducal, que jadis il avait occupé, voyageant par troubles et victoires, peines et joies, tout y était passé !
Un trône qui semblait si volatile, capable de passer d'une personne de grande qualité à une autre de bien piètre, et de revenir comme une fleur à une nouvelle personne éblouissante par son entendement -et c'était sûrement ainsi qu'il qualifiait la personne qui se tenait à présent en face de lui- le trône de Bourgogne retournait beaucoup, beaucoup trop sa veste !

Arrivé devant Ingeburge, il s'inclina avec respect tout en la regardant dans les yeux -le lecteur peu averti trouvera cela paradoxal, il n'en est rien- et en prononçant quelques mots tout haut, puis de nouveaux plus bas :

Me voilà, vôtre grâce. Et ce jour, je pourrai rester si cela vous sied.

Il releva la tête mais conservant une attitude respectueuse à l'égard de la régnante et reprit tout haut.

Nous vous promettons à vous, Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg Grande Duchesse d'Occident par la volonté du Très-Haut Notre Seigneur et de Saint-Bynarr patron de notre Duché et feu mon ami, respect, fidélité. Nous prêtons allégeance au Duché de Bourgogne ainsi qu'hommage à vous-même, à cet effet, nous vous promettons aide, soutien armé et conseil.
Nous avons servi vos prédécesseurs et vous-même depuis de longues années, nous continuerons à le faire tant que le Très-Haut nous prêtera la force de le faire.

Puisse Saint-Miguaël vous conserver près de lui pour toujours garder confiance en votre action bienfaisante à l'égard des Hommes et de la Bourgogne.

Il avait l'envie de lui dire tout un tas de choses, mais un serment d'allégeance n'était pas une kermesse, il préféra donc retenir ce qu'il avait à dire et se tenir droit face à elle, en attendant sa réponse.

La Baronne vit arriver près d'elle le Vicomte Verbam et lui adressa un sourire

Bien entendu que vous pouvez rester près de moi, il est vrai que nous ne nous sommes point vus depuis longtemps, comment allez-vous depuis tout ce temps?

Logorrhéique Nombre de messages : 774 Date d'inscription : 17/02/2006

Je vais bien Baronne merci, j’ai pris un peu de recul et de repos aussi ça ne fais pas de mal.

Il observa la Baronne souriant

Et vous ma chère comment allez vous?, vous n’avez rien perdu de vos atouts c’est toujours un ravissement de vous voir.

Moment de grâce et de sérénité. Ils ne seraient pas nombreux ces instants durant cette cérémonie, ils seraient mêmes rares et à ce titre, ils devaient être mis en exergue, appréciés, savourés, de leur délicat commencement à leur fin hélas annoncée. Mais, il ne fallait pas penser à cet achèvement, il fallait, pour l'heure, se contenter — et ce ne serait pas là chose difficile — de s'en délecter, de jouir de chaque seconde, de chaque mot, de chaque regard, de chaque geste.

C'est ainsi, dans ses dispositions épicuriennes que la Duchesse de Bourgogne observa la progression de son ami jusqu'à elle. Ce dernier avait l'air de se trouver en d'heureuses dispositions, raison de plus donc de profiter de la rencontre. Il s'inclina, la regardant toujours — on veut a dit que c'était possible! — et elle soutint cet échange visuel, les coins de sa bouche frémissant légèrement, souhaitant s'élargir en un léger sourire. Son visage demeura pourtant lisse et calme et elle répondit au salut d'une légère inclinaison de tête. Mais comment demeurer imperturbable quand il lui murmurait, en écho à ce qu'elle-même lui avait chuchoté quelques semaines auparavant, juste au même endroit, qu'il resterait cette fois jusqu'au terme de la cérémonie s'il lui en faisait la demande? Imperturbable, elle ne pouvait le rester car elle était touchée qu'il n'ait pas oublié. Et puis... elle était gênée car cela lui rappelait cet instant où elle avait paru comme apeurée et peu tranquille, montrant là une fragilité qu'elle prenait toujours grand soin de dissimuler.

Mais déjà, il s'était déjà redressé et prêtait allégeance. Elle l'écouta, tâchant de se remettre en se concentrant sur les mots prononcés. Et ces mots n'avaient rien d'anodin, à l'image de l'évocation de Saint Miguaël et du grand Duché d'Occident et derrière les termes d'usage, elle sentait son soutien. Si elle avait su, elle l'aurait fait passer en dernier, quand tout le monde aurait quitté la salle, elle aurait donc pu le houspiller pour l'avoir émue ainsi. Mais elle n'avait pu prévoir ce qu'il dirait, surtout après les quelques échanges houleux qu'ils avaient pu avoir et le souvenir de la première cérémonie d'allégeances...

D'une voix qu'elle espéra ferme, elle répondit, prenant les mains de son ami dans les siennes et plantant ses yeux clairs dans les siens :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.
Que...
Elle marqua une courte pause, que dire pour marquer sa volonté? S'il y avait bien une personne qu'elle ne pouvait décevoir, c'était bien lui :
— Que je sois aussitôt envoyée sur la Lune si ce serment je devais dénier.

Vint le moment symbolique de l'accolade vassalique, moment ô combien salvateur lorsque l'on souhaite reprendre contenance. Elle rpit donc Asdru dans ses bras, doucement et chuchota :
— Tu me paieras cet hommage, je ne sais pas encore comment, tu me le paieras... merci pour tout. Et je veux que tu restes.

Comme à regret, elle quitta l'espace sécurisant de ses bras et elle déclara, quelque peu amusée, maintenant que Gianluca apportait un petit bélier en devenir :
— Voici donc votre agneau Votre Grâce et je pense que puisqu'ils sont si doux et si tranquilles, il vous en faut non mais pas un mais trois : un pour vous, un pour Esyllt et un pour la Petite Merveille.
Gennaro, prévenant les désirs de sa maîtresse, ramenait déjà deux autres ovidés.

Ne lui avait-elle pas glissé qu'il paierait?

Angélique, tout en suivant la cérémonie d'un air interessé...elle avait l'impression que la Duchesse parvenait à sortir un peu le Duc Asdrubaelvect de sa torpeur...et cela la ravissait...répondit à Verbam

Je vais très bien merci, un peu débordée en ce moment, je me retrouve encore une fois seule à gérer les domestiques alors que mon époux est penché depuis plusieurs semaines sur le livre des vertus après avoir potassé le codex, à présent le monastère qui me l'enlève...

Mais je suis ravie que vous me trouviez toujours à votre goût, tous ces soucis risquent un jour de me flétrir inéxorablement!! dieu merci, je m'entraine quotidiennement afin de garder la forme, un petit duel récent m'a redonné de l'énergie...il est vrai que l'adversaire n'était point de taille...un homme très en verve...mais un peu malingre...

Elle se pencha un peu plus vers lui et lui murmura

sinon...pensez-vous que nous aurons droit nous aussi à un agneau?...avec un peu de chance elle offrira aux dames nobles un garde...j'aurais bien choisi gianluca moi...il a un regard de braise et a l'air encore plus soumis que les autres...

Squatteur invétéré Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 17/04/2005

Inge était toujours si imperturbable, si réticente à exprimer une quelconque émotion que les instants comme ceux-ci lui semblaient si précieux qu'il lutterait pour les conserver en sa mémoire.
Tout était toujours si paradoxal avec elle qu'à présent, plus rien ne l'étonnait, vraiment... et pourtant même en cet instant, il n'avait pas été vraiment surpris mais de cela, il ne lui en dirait évidemment rien.
Les ressentis se bousculaient un peu en lui, et les mots à prononcer en étaient encore bien plus insaisissables qu'une savonnette humide -belle image. Il se lança pourtant, peu convaincu de ce qu'il lui répondait tout bas -de sorte que cela fut inaudible à une personne éloigné de 10 centimètres d'eux.

Je te fais confiance pour me trouver une punition adaptée... je te propose de renouveler ce genre d'instant.

Était-ce vraiment une punition ? Il valait mieux ne pas en douter. Il espérait du moins que ses propos seraient bien pris : il avait l'art et la manière de ne jamais trouver les bons mots aux bons moments.

Puis l'étreinte fut conclue à l'initiative d'Ingeburge, "elle n'en avait pas le choix" pensait-il.
On lui apporta alors une puis finalement trois charmantes petites bêtes. Il fut réellement amusé du présent et un sourire naquit sur ses lèvres.

Quelle charmante attention votre grâce. Toutefois votre charmant ami pourrait-il me les conserver jusqu'à la fin de cette cérémonie ? Non pas que j'essaie de me défaire de votre présent, mais je songe que leur odeur ainsi que les éventuelles crasses qu'ils pourraient causer ne serait point du meilleur aloi en cette noble assemblée.

Logorrhéique Nombre de messages : 774 Date d'inscription : 17/02/2006

La cérémonie se déroulait tranquillement, ce n’était pas pour déplaire au vicomte, l’échange entre la duchesse et la duc d’Amboise durait un peu, ce qui lui permettait de discuter avec la Baronne.

Le baron ne change pas, toujours cette soif de savoir qui le caractérise.
Je comprends que cela vous cause des manques et des soucis.
Mais vous avez raison il faut garder la forme, il serait bien dommage de voir flétrir si jolie fleur.

Le vicomte plongea son regard discrètement dans le corsage de la Baronne lorsque celle ci se pencha vers lui, décidément il ne se lassera jamais de cette voluptueuse vision.
Détachant son regard il répondit a Angelique

Je ne sais point ma chère pour les agneaux et encore moins pour les gardes, mais je doute que sa grâce se sépare si facilement de ceux ci.

Moment de grâce sur le point de s'achever, inexorablement, fatalement... Il lui faudrait sous peu reprendre le ballet des allégeances et son cortège d'indifférence éclairé çà et là d'instants réellement heureux mais ô combien rares. Elle se sentirait à nouveau comme une étrangère en terre aimée, elle resterait toujours un peu cette autre venue d'on ne sait où, que l'on n'attendait pas et certainement pas en cette position. Souffrait-elle de cette méfiance des gens du cru? Peut-être, en profondeur car en apparence, elle n'en avait cure. Quand on est déracinée dès sa plus tendre enfance, que l'on grandit loin des siens, que l'on s'installe loin de chez soi, que l'on aime une terre à en être félonne et que l'on est rejetée par cette même terre plus tard et que l'on choisit l'exil, l'habitude fait que l'on ne s'estime pas blessée par ce recul plus ou moins imperceptible des natifs de sa seconde province d'adoption. Etre à part est une habitude à laquelle on se fait, à marche forcée, par la force du temps qui passe.

Un petit bêlement la tira de ses pensées et son regard un peu lointain posé sur Asdru s'anima quelque peu. Elle s'exclama :
— Mais bien sûr, nous allons garder vos nouveaux pensionnaires... Gianluca?
Le Lombard reprit les laisses des animaux et alla ramener ceux-ci dans la pièce voisine.

Moment de grâce terminé donc... Elle le conclut donc, presqu'à regret :
— Je vous laisse donc rejoindre votre place Votre Grâce...
Elle fit un léger geste de la main. Puis, elle ajouta :
— J'invite le Baron de Cudot à me rejoindre.

Moment de grâce définitivement derrière elle... Elle en avait perdu la notion du temps.
Il était treize heures.

Squatteur invétéré Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 17/04/2005

Comme elle l'avait annoncé, il était à présent l'heure de retourner à sa place, dans les rangs de cette nombreuse noblesse bourguignonne.
Le Duc adressa un sourire à sa suzeraine durant quelques instants puis s'installa sur un côté de la salle, observant en silence la cérémonie qui continuait irrémédiablement.

Langue pendue Nombre de messages : 259 Date d'inscription : 29/04/2005

Distraite de sa contemplation la Malemort soupire et dépose, prés de la Duchesse, un parchemin arrivé par pigeon.

Guilhem_de_vergy a écrit:

Citation :: Nous, Guilhem de Vergy, Comte de Beaumont-sur-Sarthe, Baron de Saint-Vérain, Seigneur d'Auriac.

Prêtons allégeance à la nouvelle Duchesse élu par le peuple Bourguignon et reconnu par le Roy, Levan III de Normandie, Ingeburge , pour nos terres sises en la Baronnie de Saint-Vérain, lui jurons, ainsi qu'à notre bien aimé souverain, fidélité, conseil et aide armée si besoin devait s'en faire ressentir.

Que le très haut puisse veillez sur votre mandat et guider votre esprit pour le bien de vos habitants.

Fach en la ciutat de Borgon Nuòu, en Limosin, lo vint e sheis Octobre mila quate cents cinquanta e sèt.

Voilà plusieures heures que le Baron était là à attendre son tour. La faim commençait à le tennailler et quelques gargouillis intestinaux se firnet entendre. Il fallait tenir encore un moment, ce serait bientôt à lui, ensuite il pourrait allers se sustanter.
Les paroles de la Duchesse le tirèrent de ses pensées gastronomiques.

J'invite le Baron de Cudot à me rejoindre.

Wolfar s'avança alors vers l'estrade, le buste bien droit et le menton haut. Il salua le Héraut et la Duchesse d'un signe de tête puis .

Moi, Roland Wallère dit "Wolfar", Baron de Cudot renouvelle en ce jour mon allégeance à la Bourgogne en la personne de sa Duchesse Ingeburge. Je lui promets une fidélité sans faille, des conseils avisés, toute l'aide dont elle aura besoin et mon bras armé pour frapper ses ennemis. Que le Très Haut me foudroit si un jour je manque à ma parole.

Ingeburge avisa le lettre glissée par Nebisa à qui elle adressa un petit sourire puis se tourna vers Wolfar qui venait de la rejoindre.

Le serment prononcé fut à l'image de l'homme qui le prononça : franc, direct, sans fioriture et maintenant qu'elle connaissait mieux le Mâconnais, elle en appréciait d'autant plus toute la valeur.
Elle répondit, elle aussi d'une voix convaincue :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, Baron Wolfar, et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

L'étreinte vassalique conclut l'échange des serments. Gianluca, très concentré se trouvait déjà à ses côtés, muni du petit mouton non pas sacrificiel mais symbolique. Elle confia la laisse à Wolfar et déclara :
— Et voilà pour vous, mon cadeau, symbole de ce lien qui vous unit à la Bourgogne.
Vous pouvez regagner votre place.

Elle commençait à avoir faim mais elle ne pouvait décemment pas s'interrompre, il restait encore des nobles en train d'attendre. Aussi, alors qu'une heure et demie s'annonçait, elle déclara :
— J'appelle la Baronne d'Ancy-le-Franc.

La Baronne allait répondre au Vicomte Verbam quand elle se rendit comte que celui-ci matait discrètement certes mais sans aucune vergogne son sage décolleté, elle lui donna un coup d'éventail sur la main et allait le traiter de vieux pervers quand elle entendit la Duchesse l'appeler

Nous finirons cette conversation plus tard...vous avez de la chance que mon époux ne soit point à mes côtés...

Angélique s'approcha de la Duchesse, s'inclina devant elle et exprima son serment d'une voix claire

Nous, Baronne d'Ancy-le-Franc en notre qualité de noble bourguignonne vous prêtons hommage ainsi qu'allégeance au duché que vous représentez, la Bourgogne. Nous vous reconnaissons comme Duchesse de Bourgogne, la Duchesse Ingeburge.
Nous vous promettons par ce serment fidélité, soutien, aide et conseil.
Puisse le Très-Haut guider vos pas et conserver la Bourgogne maîtresse de son destin et triomphante sur ses ennemis. Nous offrirons notre bras armé pour la défendre. Que nous soyons foudroyée par le très haut si nous venions à manquer à notre parole!

Un léger sourire flottant sur ses lèvres, Ingeburge regarda la gracieuse Angélique s'avancer vers elle. Et c'est toujours souriante qu'elle accueillit le serment prêté par la Joinvilloise. Angélique était de ces Bourguignons qui s'étaient montrés si accueillants et bienveillants avec l'étrangère et cela, Ingeburge l'appréciait à sa juste valeur.

C'est donc sincèrement ravie qu'elle répondit :
— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, ma dame, et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide. Que je me flétrisse si ce serment je devais dénier.

Elle prit ensuite la baronne dans ces bras, pour l'accolade vassalique. Elle s'écarta ensuite tandis qu'un faible bêlement se faisait entende, le cadeau ducal venait d'être amené. L'agneau était encore plus petit que les autres, plus frisé et donc plus doux, il était donc parfait pour la Baronne d'Ancy-le-Franc à qui Ingeburge remit la laisse :
— Cet agnel est mon présent, pour vous, noble bourguignonne dévouée à sa terre et à ses concitoyens.

Un nouveau petit sourire et elle invita Angélique à retourner s'asseoir.

Il était quatorze heures et ce n'était pas fini. Redevenant indifférente et même totalement glaciale, elle appela d'une voix tranchante :
— Que le sieur Verbam s'avance.

Angélique remercia chaleureusement la Duchesse de son présent, lança un dernier regard aux gardes ducaux et retourna à sa place en tenant la laisse dans sa main et veillant à ce que son petit protégé la suive de près.

Elle s'assit et prit l'agneau dans ses bras, son bêlement était si pur que la Baronne esquissa un sourire...quel douce mélodie!!! si certaines bourguignonnes pouvaient prendre exemple sur cet agneau....certaines rugissaient..d'autres aboyaient...la Duchesse n'avait surement pas donné ces petites bêtes par hasard, pour sûr...

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