L'hésitation était peut-être aussi forte que le mouvement de la porte qui, d'un coup, explosait la boîte de pandore des tripots bourguignons. La Dame aux ailes blanches ne savait pas encore bien ce qu'elle allait trouver ici.
Elle n'était guère habituée aux sous-bas fonds de Dijon. C'est sans doute pour cela qu'elle avait revêtu sa capuche d'anonyme.
De là, quelques rustres se battaient pour un quignon de bière. D'ici, d'autres abrutis s'éclaboussaient d'insultes.
Quelle est belle la Bourgogne... se dit-elle....
Elle s'installa du côté des tables sombres. Moins près de la lumière, plus près de la vérité...
La Dame héla la tavernière qui n'avait pas oublié d'être à forte poitrine. Le dédain fut patent, mais la bière sans faux col.
Avant d'entamer sa besogne, elle contempla l'ardoise de ce qui n'est même pas digne d'être appelé la lie de la Bourgogne. Que ça se tape dessus, que ça se trémousse pour quelques piécettes, que ça se joue du hasard, que ça chante le chagrin maudit, les femmes finissantes, le vin bouchonné et les fausses vierges...
La Dame s'attela à regrouper quelques parchemins. La tâche n'était pas simple, voir même impossible. Elle se demandait bien si elle réussirait à réunir quelques motivés pour son projet. Même si son but était clair : faire revivre la Bourgogne.